fbpx Skip to content →

[CRITIQUE] The Good Place : une série et une fin mémorable

Last updated on 2 mai 2023

Première critique d’une longue série, Tsilla a choisi The Good Place pour ouvrir le bal !

Bonjour les étoilé·e·s, ici Tsilla ! Bienvenue sur sur ce tout nouveau format de critiques de (web-)séries.

Commençon par The Good Place. Il s’agit sans nul doute de l’une de mes séries préférées. Disponible sur Netflix, elle a été écrite et réalisée par Michael Schur, notamment connu pour ses collaborations sur The Office ou encore Brooklyn Nine-Nine. D’ailleurs, nous retrouvons des acteurs de Brooklyn Nine-Nine. Comme Marc Evan Jackson, qui incarne Kevin, le mari du capitaine Holt. Ou encore Jason Mantzoukas qui joue Adrien Pimento, le mémorable petit-ami de Rosa.

Aujourd’hui achevée après 4 saisons, The Good Place mérite sa place au paradis. Laissez-moi vous expliquez pourquoi et ce, sans aucun spoiler.

Synopsis de The Good Place

Eleanor Shellstrop meurt dans un accident stupide et la voilà propulsée au Paradis, nommé « le Bon Endroit », The Good Place en version originale. Il s’agit d’un quartier réunissant trois cents personnes ayant eu une vie exemplaire sur Terre, elles sont destinées à vivre heureuses et joyeuses jusqu’à la fin des temps. Sauf que : Eléanore s’aperçoit qu’il y a eu une erreur et qu’ils l’ont prise pour une autre… Elle n’a rien à faire là et l’Univers le lui fait comprendre.

Photo officielle du casting de The Good Place
Tous les personnages principaux sont réunis sur la terrasse de l’un des magasins de Yahourt Glacé du bon endroit. De gauche à droite : Tahani vêtue d’une longue robe, un moine tibétain en habits traditionnels, Eleanor Shellstrop vêtue d’une chemise à carreaux et d’un jean, Janet, vêtue d’un veston violet, d’une chemise à col claudine blanche à motifs bleus et d’une jupe violette, Chidi vêtu d’une chemise et d’un pantalon de costume orange foncé, il porte des lunettes tout comme Mickeal, en costume bleu et portant un nœud papillon assorti. Tahani, le moine, Eleanor et Chidi sont assis, dégustant un yahourt. Les deux autres sont debout.
Source : n-c, The Good Place, Fremulon, 2016

Mon avis pas du tout objectif sur The Good Place

The Good Place met scène Eleanor, son âme sœur Chidi, ex-professeur d’Ethique et Morale, Tahani, it-girl perfectionniste, et un moine tibétain, dont je tairai le nom pour ne pas vous spoilier. Ils se trouvent au Bon Endroit, régi par son architecte : Mickael, et construit par Janet, qui est…un concept à elle seule.

La série semble s’être inspirée de Sartre, tant elle véhicule l’idée que : « l’enfer, c’est les autres » ! Adeptes de l’humour déroutant et ubuesque, vous serez servi·e·s ! Cette série réussit à vous transporter dans son univers fantasque et invraisemblable tout au long de ses quatre saisons, que vous ne verrez pas défiler. Au programme : des questions philosophiques majeures sur fond de délire permanent.

The Good Place : 4 saisons hors du commun

La saison 1 est riche en péripéties. Elle sert finalement d’exposition aux saisons à venir. Travaillée avec soin sur le plan de la réalisation, des décors, et costumes, elle détonne surtout par son originalité dans sa narration. En effet, nous voguons de surprises en surprises. Nous suivons Eleanor dans ses interrogations et ses tentatives de devenir une meilleure personne. La série alterne entre les passages comiques, et ceux, beaucoup plus dramatiques. Elle reste rythmée, drôle, équilibrée.

La saison 2 démarre très fort. Elle déroute l’ensemble des attentes qu’elle a plantées lors de la précédente saison. Puis, le scénario de certains épisodes devient un peu redondant, avant qu’il ne bascule de nouveau dans un cataclysme improbable. Le cliffhanger final vous mettra en haleine.

La saison 3 est probablement ma préférée. L’ensemble des personnages prend une autre dimension, métaphoriquement et littéralement. L’intensité de l’intrigue atteint son paroxysme sur tous les plans. Les personnages donnent le meilleur dans le pire d’eux-mêmes. Ils·elles·iels nous offrent des scènes touchantes ou hilarantes.

La saison 4 est celle qui apporte le plus d’enjeux. Elle conclut les intrigues abracadabrantesques avec brio. L’épisode final ne pourra que vous interroger et vous questionner très profondément, mais nous y reviendrons un peu plus loin.

Des acteurs absolument magiques !

Quant aux acteurs, ils sont magiques !

Vous avez remarqué comme Netflix prend toujours dans ses séries des acteurs qui ne sont pas connus, sauf un ? Ici il s’agit d’Eléanore qui est jouée par la talentueuse Kristen Bell. Les cinq autres personnages principaux sont tout aussi parfaits dans leur rôle. Mention spéciale à Jameela Jamil (Tahani), qui est merveilleuse dans son rôle.

De plus, les personnages sont à la fois profonds, et caricaturaux. Ils nous font rire et pleurer. Leur évolution rend la série surprenante et passionnante.

The Good Place : une Philosophie concrétisée dans sa réalisation

Un autre aspect que la série aborde avec intelligence, est celui de la place de la Philosophie, de la Morale et de l’Ethique dans notre monde grâce au personnage de Chidi. Au lieu de nous assommer dans un amphi comme Chidi le ferait avec ses étudiants, la série donne vie à des concepts fondamentaux comme le dilemme du Tramway.

Elle pousse la réflexion éthique jusque dans son écriture et sa réalisation. En effet, si The Good Place m’a tant marquée, ce n’est pas seulement parce qu’elle est drôle et touchante. Elle concrétise tous ses idéaux moraux, jusqu’à réaliser une fin en parfaite adéquation avec l’ensemble de ses enseignements. Je m’explique. Chidi est passionné par l’œuvre d’Emmanuel Kant, éminent philosophe du XVIIIème siècle qui a bouleversé la pensée et la perception même de la Philosophie. Une des réflexions majeures de Kant porte sur le désir, et sur la réalisation ou non des phénomènes.

Kant : le fil conducteur du scénario

Kant distingue les désirs passionnels, égoïstes et immoraux, de la volonté et du devoir. Eleanor incarne les premiers, tandis que Chidi tente de donner vie aux seconds, et de concrétiser l’Ethique et la Morale Kantienne. Chidi agit donc sur Eleanor comme le cultivateur de sa pensée, lui permettant selon les principes de la Philosophie Kantienne, d’élever ses désirs et d’accomplir sa volonté propre.

Eleanor, quant à elle, aide Chidi à prendre confiance en lui, en ses capacités. Elle l’aide à dompter ses sentiments et à prendre conscience qu’il n’y qu’un seul et unique choix qui importe. Ensemble, ces deux dualités finissent pas devenir complémentaires : la série nous démontre que sans vice, il n’y a pas de morale, sans passion, il n’y a pas d’amour possible. Outre cet aspect essentiel, la série se conclut sur l’un des principes fondamentaux de Kant : l’Homme est sa propre finalité.

La fin de The Good Place : une véritable leçon de Philosophie

Selon Kant, l’Homme  « est le sujet de toutes les fins ». Kant distingue la fin dernière et la fin finale. La fin dernière est la capacité de l’Homme à mettre consciemment en œuvre tous les moyens que la nature a mis à sa disposition pour se réaliser. C’est grâce à la culture que l’Homme réalise sa fin dernière. La série donne vie à cette théorie à chaque fois qu’un personnage apprend de ses erreurs.

La fin finale, quant à elle, est réalisée de façon immanente : c’est-à-dire par elle-même et pour elle-même. Pour Kant, nous sommes amené·e·s, en tant qu’êtres intelligents, à être notre propre finalité. Nous sommes la raison d’être de ce qui existe : en tant qu’Homme, nous existons pour nous-mêmes. C’est la raison pour laquelle la série se termine ainsi : notre existence n’a de sens que ni nous avons su nous réaliser nous-mêmes, il n’y a qu’ainsi que nous pouvons agir sur la finalité du monde.

Le particularisme moral, incarné sur l’écran ?

L’une des théories que Chidi apprécie le plus est le particularisme moral de Jonathan Dancy. Ce dernier postule l’idée selon laquelle il n’existe pas de principes moraux régissant notre éthique et notre façon d’agir. Il nomme « holisme » la raison qui nous pousse à agir d’une certaine façon dans une situation donnée, agir autrement dans une autre, ou ne pas agir du tout. Or, les dernière minutes portées à l’écran font référence à cette théorie et l’incarne visuellement. Nous sommes, en réalité, une toute petite partie d’un tout qui peut influencer la raison qui conduit les autres à agir de telle ou telle façon.

Conclusion

Pour terminer, je dirais donc tout simplement ceci : la série est BRILLANTE. Si vous ne connaissez pas encore, il faut vous y mettre tout de suite. Entre comédie, drame et fantasy (oui, quand on voit des crevettes géantes voler, on ne peut décemment pas prétendre que nous sommes ancré·e·s dans le réalité), The Good Place trouvera des adeptes de tous les âges.

  The Goog Place :  10/10 Étoiles

Sur une idée originale d’Amy, réécrit par Tsilla Aumigny et relu par Margot Dupont

Merci d’avoir lu cet article ! Nous vous invitons à rejoindre la communauté des étoilé·e·s en participant à notre groupe Facebook « La Galaxie de la Pop-culture ». N’hésitez pas à nous suivre sur tous nos réseaux !

Insta Revue de la Toile LinkedIN Revue de la Toilefacebook revue de la toile

Published in Critiques & Avis (Ciné, Séries, Littérature, Gaming) Critiques & avis Séries Critiques & Avis séries Netflix Étoiles, critiques et (Web-)Séries Fantasy Les rubriques de nos Chefs étoilés Séries Cultes

Comments

Merci de nous laisser un commentaire !

En savoir plus sur Revue de la Toile

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading