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[CRITIQUE] Nicky Larson de Philippe Lacheau (2019), une bonne surprise ?

Last updated on 8 mai 2023

Amy et Justine sont toutes les deux allées voir Nicky Larson et le Parfum de Cupidon de Philippe Lacheau et ont été (agréablement) surprises.

Nombreux sont les septiques face à cette adaptation. Est-ce parce justement, il s’agit d’une adaptation Française ? Ou parce que ce projet est à l’initiative de Philippe Lacheau ?  Les deux ? Scénariste, réalisateur et acteur principal du film, « Fifi » a tenu bon et nous a proposé sa version de Nicky Larson.

Il faut dire que Nicky Larson (de son titre original City Hunter) est devenu culte partout dans le monde, et particulièrement en France. Notamment pour ses personnages, son histoire, la censure imposée par la diffusion en version française ou son programme de diffusion : le Club Dorothée.

Quelle a été la principale réaction du public français à l’annonce de cette adaptation de Nicky Larson ?

Plutôt mauvaise, en fait, car très tôt, les mêmes questions ont commencé à se lever un peu partout : « Lacheau, qu’est ce que tu es en train de faire ? Une adaptation française ? Par toi ? »

Réaction rapidement suivie par « Tsukasa Hojo a accepté une adaptation ? »

« Et tu vas faire comment pour faire accepter ton scénario dans ce contexte #MeToo ? Nicky Larson est loin d’être un exemple. »

Et enfin: « Wow, tu l’as trouvé où ton Falcon ? »

Bref, beaucoup d’espoir, d’inquiétude et de colère ont accueilli l’arrivée de Nicky Larson et le Parfum de Cupidon. Beaucoup d’émotions et de sentiments contradictoires, surtout chez les fans qui ne savaient plus sur quel pied danser. Mais alors, qu’en est-il réellement ?

Nicky Larson et le Parfum de Cupidon, meilleure adaptation à ce jour ?

Comment adapter Nicky Larson en 2018 ? Comment intégrer un personnage aussi imbuvable et tête à claques ? Un des personnages de manga les plus satyriques du genre Shonen des années 80 ? Doit-on effacer ses défauts ? Jusqu’où peut-on les assumer ?

Pour Philippe Lacheau, la réponse semble avoir été claire et nette : on assume ! Pas de censure : des poitrines, des sous-vêtements, des clubs de strip-tease et des séances de voyeurisme à gogo.

Comme son pendant original et non censuré Ryo Saeba, le Nicky de Lacheau est un beauf voyeur, amateur de porno et d’hôtesses, hétéro pur et dur. Seule entorse au personnage, Nicky n’a pas ici les mains baladeuses ce qui aurait certainement été du plus mauvais goût. Un détail donc nécessairement omis.

Pour ce qui est de l’univers du film, Philippe Lacheau a mis dans un shaker trois versions du manga : la version papier City Hunter, l’animé original et la version Club Dorothée. D’ailleurs, cette version française est le fil rouge du film. Il s’agit de la plus connue en France, celle des tous premiers fans, donc la raison pour laquelle ce film s’appelle Nicky Larson et non City Hunter.

Par ailleurs, on remarque rapidement que les références aux versions originales se retrouvent dans le nom de certains personnages (Mammouth devient un simple nom de code et Falcon sa véritable identité) et dans les situations plus explicites, comme la scène du club de Strip-tease.

En bon afficionado du Club Dorothée (après tout, c’est un gamin des années 80 !), Lacheau est parvenu à glisser quelques références aux séries à succès du programme, mais également à la censure française avec l’évocation notamment des restaurants végétariens.

Il existe également un autre personnage important de la série dans toutes ses formes peu évident à intégrer à l’histoire : ce fameux corbeau. Passant en ligne droite derrière les personnages durant les instants de gêne intense, laissant des poinst noirs sur son passage. Pari réussi pour la bande à Fifi qui est parvenu à l’intégrer, même si son absence n’aurait pas  été problématique.

De nombreuses critiques ont également été émises sur le fait que le film se passe en France et non pas au Japon. D’autres sur le fait que les acteurs ne soient pas Japonais. Mis à part les questions budgétaires d’une réalisation internationale, il s’agit avant tout d’une adaptation française qui plus est de Nicky Larson et non pas de City Hunter. Il est donc parfaitement logique que les événements se déroulent en France avec un casting français. Élémentaire, pourraient même dire certains.

Nicky Larson et Kaori Makimura
Kaori Makimura est armée d’un marteau géant en bois et s’apprête à frapper Nicky Larson de dos sur un fond bleu. Source : Vincent Richard, Nicky Larson et le parfum de Cupidon, 2019

Et concernant la production et la réalisation en elles-mêmes ?

Côté jeu d’acteur, on retrouve la bande à Fifi avec ses acteurs qui ne sont pas les meilleurs. Le jeu est monocorde, les émotions surjouées ou placides… Dans un cas comme dans l’autre, on n’adhère pas du tout.

Ce n’est cependant pas une surprise puisque pour les Babysitting et Alibi.com, c’était pareil. Aucune nouveauté de ce côté-là. Cependant, ce n’est pas pour ça que l’on va voir les réalisations de Philippe Lacheau. On y va pour son monde absurde, le comique de situation, et ses personnages hauts en couleur qui font du bien au 7ème art français.

Par ailleurs, ce défaut de jeu s’intègre parfaitement à l’ambiance générale du film, lui donnant même une certaine légitimité dans ce style de manga filmé, si l’on peut dire. L’intrigue avance doucement, donnant au spectateur le temps de rentrer dans le monde de Nicky Larson et Laura.

Concernant la réalisation en elle-même,  on y retrouve la patte de Lacheau. Beaucoup de comique de situation, des personnages classiques qui se retrouvent au mauvais endroit au mauvais moment, ponctué d’un peu d’absurde et de références à la pop-culture.

Toutefois, le tout n’est pas tout à fait fidèle à ses autres ouvrages.

Le producteur a beaucoup joué sur le fait qu’il ait adapté un manga et un animé. On le voit dans de nombreux plans : notamment dans certains dialogues. Les plans successifs ne sont plus alors qu’un renvoi de portraits de ceux qui discutent, comme une séquence de bulles de BD mises bout à bout, à la kaléidoscope.

De plus, tout est très coloré. Les personnages restent propres sur eux, bien coiffés et maquillés d’un bout à l’autre du film, montrant là encore un choix scénaristique pour adapter en long métrage un animé japonais. Une très bonne initiative qui permet de garder en tête que nous ne sommes pas dans notre monde et que l’absurde est donc logique.

En toute subjectivité, que donne Nicky Larson le Parfum de Cupidon ?

Ce film n’est pas un chef d’œuvre, mais il n’est pas mauvais comme beaucoup se plaisent à le déclarer. En une heure trente, Philippe Lacheau nous livre un OAV live rempli de nostalgie. Il nous pousse à éprouver une certaine tendresse envers son travail. Généreux sur le fan-service, il est amusant de retrouver ici et là des références au Club Dorothée, de découvrir ses nombreux guests et d’entendre les musiques des versions françaises et originales.

Nicky Larson c’est le genre de film que l’on savoure avec des amis devant un plateau télé, pas prise de tête.

Et si ce n’est pas le film de l’année ni même la meilleure réalisation de Lacheau, Nicky Larson est un pari plutôt réussi qui ouvre à toutes les générations et tous les goûts un animé jusque-là à la seule portée des otakus.

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