Aujourd’hui au programme : littérature, architecture et jeu vidéo. On vous parle des liens très étroits entre ces trois sujets dans Bloodborne.
Si vous n’êtes pas familier du jeu Bloodborne, il s’agit d’un titre développé par Japan Studio. La franchise est notamment connue pour son très haut niveau d’exigence en ce qui concerne l’habilité des joueurs. Le studio, qui a par ailleurs créé la trilogie des Souls, sort un titre dans la même veine. Et celui-ci rend hommage à ses inspirations artistiques. Pour démarrer cette analyse, nous allons nous appuyer dans un premier temps sur le jeu mais aussi, sur la vidéo de la chaîne Alt385. Au passage, nous vous recommandons fortement de vous y abonner !
La question est la suivante : est ce que l’inspiration de Lovecraft et du Gothique ne permettrait pas de mettre en perspective l’errance et la décadence de l’humanité tout en conférant une dimension grandiose a l’esthétique ? Réponse dans le développement ci-dessous.
Bloodborne : L’association du romantisme et du RPG
Tout d’abord, il est bon de savoir sur quels matériaux s’appuie Bloodborne. Pour faire un bref résumé : vous incarnez un chasseur malade, parachuté dans la ville en ruines de Yharnam. Vous cherchez un médicament capable de soigner votre maladie, laquelle risque de vous transformer en créature bestiale. Dès les premières minutes, vous serez amené à mourir, pour vous retrouver dans le Rêve du Chasseur. Endroit onirique, dans lequel vous pourrez faire le point, améliorer vos armes et compétences.
Une coquille vide prête à être incarnée
Comme d’habitude dans les jeux de Japan Studio, le personnage est un anonyme, dont l’histoire reste à écrire. En effet, Blooodborne, c’est une histoire dont VOUS êtes le héros. En termes de roleplay, vous serez libre d’incarner le personnage comme bon vous semble. Vous pourrez tout choisir. Que ce soit votre apparence, votre serment ou même vos interactions avec les PNJ.
Comme Dark Souls, Bloodborne laisse une très grande place à l’imagination. Par conséquent, vous pourrez développer une histoire qui sera propre au personnage que vous interprétez, sans avoir besoin de connaître tous les tenants et les aboutissants de son univers. Bien entendu, vous ne serez pas entièrement libre, puisque tous les choix ont été définis par les développeurs.
L’univers de Lovecraft dans la genèse de Yharnam
L’univers du romancier Howard P. Lovecraft est omniprésent dans Bloodborne. On le retrouve dans l’architecture de la ville qui renvoie à ses nouvelles les plus sombres. Ou encore dans la narration du jeu. Si vous ne souhaitez pas que l’histoire du jeu vous soit dévoilée, passez votre chemin, car nous entrons dans la zone spoilers.
/!\ La zone spoilers de Blooodborne /!\
Dans la ville de Yharnam, des universitaires découvrent l’existence des Grands Anciens, des divinités cosmiques tentaculaires qui sont encore présentes sur Terre. Ces derniers cherchent à se reproduire en fécondant un humain. Sans succès. De leur côté, les Hommes tentent de se rapprocher des dieux en utilisant le sang des Anciens pour divers rituels. Ces expériences tournent court lorsque les sujets se transforment tous en monstres. Afin de pallier cela, un groupe nommé les Chasseurs entreprend d’éliminer toute créature.
C’est ici que vous êtes projeté avec pour seul et unique but de chercher le Pâlesang et transcender la chasse. Dans cet objectif, vous remonterez aux sources, vous baladant dans des temporalités différentes. Avec à la clé, si vous enquêtez suffisamment, la possibilité de vous mesurer au Nourrisson des dieux. Ces divinités cosmiques sont tout droit sorties des nouvelles de Lovecraft et notamment de la description du grand Cthulu.
Une ville en hommage à Lovecraft et surtout au Gothique
Dans Bloodborne, la littérature n’est pas le seul Art à être représenté. Comme dans la série des Dark Souls, l’architecture de la ville a une place prépondérante dans le jeu.
Yharnam : la petite sœur de Gotham
Encore une fois, le jeu vidéo développé par From Software puise presque inlassablement dans l’imaginaire des contes de Lovecraft. Son architecture a été inspirée de la nouvelle Dracula, un style architectural roumain et tchèque. En arpentant les rues de Yharnam, vous pénétrerez les confins de la folie et de la sauvagerie humaine à tous les croisements. La ville est tentaculaire et labyrinthique. Il vous faudra redoubler d’attention puisque toutes les rencontres peuvent être mortelles pour l’imprudent. La ville reprend le modèle de Gotham, célèbre ville de Batman, au cœur de laquelle se trouve l’asile d’Arkham. Gotham est une ville victorienne au sein de laquelle la folie humaine est le pilier de chaque bâtisse et dans laquelle les sociétés secrètes pullulent.
Votre ville, votre responsabilité
Vous aurez la responsabilité de mettre à jour l’histoire fascinante de la ville, ou pas. En faisant cela, vous collecterez des points de lucidité, ou vous découvrirez des items. Ces points qui vous permettront de découvrir des éléments qui sont cachés à ceux qui ne seraient pas assez lucides. Bien entendu, il est possible de les utiliser pour faire appel à des compagnons face à des boss.
En fonction des actions et des choix que vous effectuerez dans votre quête, il est possible de débloquer trois fins assez distinctes que nous ne dévoilerons pas.
L’importance de Yharnam dans Bloodborne
Que se passerait-il si Yharnam était une ville normale ?
Si la ville de Yharnam prend une place si importante dans Bloodborne, c’est parce qu’elle occupe toutes l’attention du joueur. En effet, l’une des principales mécaniques du gameplay qui s’offrent à vous, c’est de faire des allers et retours dans différents points de la ville. Le but est de débloquer des portes ou même des raccourcis dans l’objectif de fluidifier votre progression. La ville est tellement tentaculaire que certaines zones sont optionnelles. Il faudra vous armer de patience ainsi que de vos connaissances pour y trouver les trésors cachés.
Parmi les items de gameplay que vous pourrez débloquer, il y a par exemple la longue vue. Elle ne vous est pas donnée pour vous conférer un quelconque avantage. Sa seule et unique vocation est de vous inciter à contempler la beauté de la ville. Les arrêts sont fréquents pour vous permettre d’admirer la splendeur de certains bâtiments.
Comment ne pas voir l’inspiration de certains bâtiments de la vieille Europe lorsque l’on contemple la clinique de Ioesfka ? Admirez l’université de Biggersworth et vous y trouverez des similitudes avec certaines bâtisses de Hongrie. Les jeux d’ombres et de lumières au sein même du jeu et des bâtiments créent cette sensation d’inquiétante étrangeté. Les monstres sont cachés partout et malgré la magnificence de l’architecture, Bloodborne rappelle que l’horreur est partout.
Les vêtements gothique de Bloodborne : une réussite !
Dans un jeu vidéo, il est très rare de s’attarder sur le style vestimentaire du protagoniste. Malgré l’apport que peut vous conférer chaque équipement sur le plan scénaristique, ces derniers sont aussi esthétiques. Un fort travail a été effectué. Des tuniques dignes de l’âge victorien seront mise à votre disposition durant la quête. Enfin, « à disposition », disons plutôt que le jeu les cache et que vous devrez les trouver. Quelles soient élégantes, pratiques ou bien même meurtrières, les tenues dans Bloodborne font partie intégrantes de l’esthétique.
L’art est une donnée inhérente aux jeux vidéo et particulièrement chez From Software
Durant longtemps, la presse s’est interrogée sur le jeu vidéo. Est-ce un vecteur de violence destiné a pervertir notre jeunesse ? Ou bien y a-t-il quelque chose de supérieur à trouver au sein du jeu vidéo. Sur cette série de trois articles traitant des jeux de From Software, nous nous efforcerons d’extraire la substantifique moelle issus des titres du studio nippon.
Relu par Margot Dupont
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