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La fantasy c’est quoi ? [ANALYSE]

Last updated on 27 janvier 2024

La fantasy, tout le monde en a entendu parler. Le genre principal de littérature que l’imaginaire collectif relie à des œuvres telles que Le Seigneur des Anneaux ou bien Conan le Barbare. Pourtant le genre est assez complexe à saisir. Nous vous proposons un éclaircissement sur un genre littéraire pluriel.

Commençons par la définition officielle proposée par le dictionnaire Larousse : « Genre littéraire qui mêle, dans une atmosphère d’épopée, les mythes, les légendes et les thèmes du fantastique et du merveilleux. (Recommandation officielle : fantaisie.) [On dit aussi heroic fantasy.] » [1] Cependant, la définition française pose certains problèmes par rapport à ce que la définition recouvre dans les pays anglophones. La fantasy étant un genre dont l’imaginaire pluriel s’est construit à la frontière d’autres genres, en empruntant leurs codes. Pourtant, en y regardant de plus près, il se trouve que la Fantasy existe en France, sous un autre nom, depuis de nombreuses années.

Dans cet article, nous tenterons de définir la fantasy, en nous concentrant principalement sur les œuvres littéraires ou cinématographiques de pop culture.

Roi Arthur dans le livre V de Kaamelott
Le Roi Arthur, vêtu de noir, prêt à replanter Excalibur dans son rocher. Source : Alexandre Astier, Kaamelott, livre V, Calt, 2007.

Les sous-genres de la fantasy 

La particularité de la fantasy c’est son imaginaire qui est varié. Cela donne l’occasion aux auteurs de diversifier le genre sous différents thèmes. Des universitaires américains, mais aussi français, comme Anne Besson[2], ont dénombré les sous-genres de la fantasy. Voici une liste non exhaustive de grands thèmes :

  • Light Fantasy : qui se résume comme une parodie du genre.
  • Urban Fantasy : qui correspond à l’insertion du merveilleux dans un environnement urbain.
  • Heroic Fantasy : une œuvre qui s’intéresse à un héros solitaire, possédant une force (physique ou magique) en lui. Le héros est souvent motivé par ses propres intérêts (en tout cas au début de l’aventure).
  • High Fantasy : une œuvre qui porte souvent sur un groupe de héros, qui lutte contre une grande force antagoniste. La magie est plus présente, les peuples plus détaillés et imaginaires que dans l’heroic fantasy.
  • Dark Fantasy : un univers sombre où les forces du bien sont mises en souffrance.

L’avantage de la fantasy, c’est qu’elle peut aussi bien transcender les genres que les médias. En effet, les créations de fantasy ont inspiré les artistes de tous temps. Pour autant, c’est un genre difficilement identifiable en tant que tel.

La fantasy est aussi facilement assimilable à la science-fiction et au fantastique. Une problématique qui donne du fil à retordre à tous les théoriciens, est la distinction entre la fantasy, le fantastique et la science-fiction. La différenciation des trois repose sur le fait que les créations et créatures de la science-fiction ont une origine « rationnelle » (basée sur la science), alors que le fantastique serait plutôt défini par une hésitation entre le réel et l’imaginaire. Pour André-François Ruaud, dans son livre Cartographie du merveilleux[3], la fantasy est un sous-genre du fantastique. Ce sont donc des mouvements et des genres difficilement classifiables, dont les frontières sont parfois minces d’un sous-genre voire d’un genre à l’autre.

La fantasy a été portée par la mythologie, la chevalerie et le conte 

Mais revenons un peu en arrière, voulez-vous ? D’où vient la fantasy ?

Ses origines les plus anciennes sont à chercher dans les récits mythologiques. Les dragons, la chimère, les elfes, ont des origines mythiques. En effet, de très nombreuses créatures sont passées des religions anciennes aux pages des romans de fantasy. Par exemple, le Ragnarök, crépuscule des dieux scandinaves, ou encore la Gigantomachie grecque, ressemblent à des batailles finales de saga de fantasy. Quant à Odin, c’est l’inspiration directe de Gandalf le Gris. De même, les magiciennes sont déjà nombreuses dans la mythologie (Circé, Médée, Isis…), des siècles avant Poudlard ou la loge de The Witcher

Aux sources littéraires de la fantasy

L’Epopée de Gilgamesh [4] est le plus ancien récit épique qui nous soit parvenu (il a environ 3700 ans). Et déjà, on y trouve des éléments qui deviendront des codes de la fantasy : Un tyran en quête de davantage de pouvoir (ici l’immortalité), un élu né pour le renverser, le voyage du héros.

Plus proche de nous, l’Iliade, et surtout l’Odyssée d’Homère, textes de références de la culture antique, ont aussi insufflé un véritable souffle qui a inspiré une grande partie des œuvres de fantasy. Ainsi, l’Iliade raconte la guerre de Troie, durant laquelle les dieux interviennent, introduisant nombre d’éléments surnaturels. Quant à l’Odyssée, c’est un voyage semé d’embûches, d’aventures, de monstres et de merveilles. Un récit qui nous transporte auprès d’Ulysse qui tente de retourner sur son île après avoir participé à la guerre de Troie.

Puis, vint la chanson de geste, entre réalité et folklore. Son cousin, le roman de chevalerie, archétypique du merveilleux médiéval, se peuple de fées, de sorciers ou de dragons à occire. Le cycle arthurien notamment (et ce que l’on appellera « la matière de Bretagne »), devient une référence de l’imaginaire médiéval. Son contexte est idéal pour brouiller la frontière entre la réalité historique et l’imagination. Il se situe dans une temporalité floue, où le christianisme croise le paganisme celtique.

Les contes, souvent cités dans les Recherches, par leur utilisation du surnaturel et du merveilleux, font aussi partie des ancêtres de la fantasy.

Certes, ils sont plus proches du fantastique. Mais ils nous font cependant basculer, bien souvent, vers des terres hors de notre réalité connue. La frontière entre la réalité et l’imaginaire se situe souvent à l’orée de la forêt. L’étendue sylvestre est, en effet, plus énigmatique, plus sombre. C’est là où la civilisation s’arrête. Où la nature sauvage (qui peut être hostile) reprend ses droits. C’est pourquoi cette représentation de la forêt comme le lieu du surnaturel et du danger est très présente dans l’imaginaire du Moyen-Âge et de l’époque moderne. C’est là où l’ermite, mais aussi la sorcière, se cachent. Hansel et Gretel, conte populaire germanique du XIXe siècle, recueilli par les Frères Grimm, en est le meilleur exemple. 

Les contes partagent aussi une ribambelle de créatures avec la fantasy. Fées et gnomes en premier lieu. Enfin, de nombreuses histoires de fantasy reprennent un code classique issu du conte : Un (ou des) enfant(s) transportés dans un lieu étrange et enchanté (c’est le cas du Monde de Narnia).

La naissance de la fantasy

En effet, l’appellation de fantasy est encore jeune, mais elle revêt différentes formes au fil des années. Les théoriciens s’accordent à dire que la fantasy, telle que nous la connaissons, serait née au XIXème siècle et aurait été popularisée par la plume de George MacDonald. En 1858, il publie Phantastes : A Faerie Romance for Men and Women [5], une nouvelle fortement inspirée par le poète romantique allemand Novalis. Le protagoniste de l’histoire recherche son idéal féminin dans un monde onirique où il vivra nombre d’aventures. On y retrouve les prémices d’ouvrages tels ceux de Lewis Caroll. Cette nouvelle a été illustrée par le peintre préraphaélite Arthur Hugues, dont l’univers floral, poétique et romantique, comme tous les artistes de ce mouvement, faisait écho aux mythes arthuriens[6].

En musique, de célèbres opéras, comme ceux de Wagner, transportent toute une génération dans une antiquité mythique et imaginaire. De Phantastes à fantasy, il n’y avait qu’un pas. 

Le pulp, berceau de la fantasy (et de la pop-culture anglo-saxonne !)

La fantasy sous sa forme moderne se développe au début du XXe siècle. Car les pulps (abréviation de pulps magazines) vont être son berceau le plus emblématique ! Héritiers des « romans à trois sous » des britanniques, les magazines pulps s’arrachent comme des petits pains dans les Etats-Unis des années 1930. Grâce à leur impression sur du papier de mauvaise qualité, issu de résidus de fibre de bois (woodpulp d’où leur nom), ils ne coûtent pratiquement rien ! (environ 10 centimes !). Et c’est ce qui attire le lecteur. Mais aussi les couvertures étranges et magnifiques qui vont faire leur réputation ! On y croise de tout : De la légendaire pin-up sensuelle aux créatures hallucinées de la science-fiction, en passant par le héros viril et bodybuildé. Il fallait que la couverture accroche l’œil, que ça intrigue !

Les pulps abritent toutes sortes de genres littéraires. On y croise même du roman érotique lesbien, à une époque où c’était encore tabou. En effet, beaucoup de magazines se spécialisent dans un genre d’histoires en particulier. Amazing Stories dans la science-fiction, Black Mask dans le roman policier digne du film noir, et le plus mythique, Weird Tales, connu pour la fantasy et le fantastique !

Des grands noms de la littérature ont commencés à écrire dans les pages des pulps : Isaac Asimov (le Cycle de Fondation), Ray Bradbury, Frank Herbert (le papa de Dune) ou encore Philip K. Dick… Tout cela donnera naissance à une contre-culture, qui inspirera plus tard le cinéma de genre [7].

Ca devait être quelque chose d’être un auteur de pulps… Imaginez vous, écrivant une courte histoire pleine de suspens, cherchant l’inspiration pour payer le loyer, car votre éditeur probablement peu scrupuleux vous paye au lance-pierre. Vous répondez avec un sourire au courrier des lecteurs, puis vous débattez de créatures étranges avec ce cher H.P. Lovecraft. Avant d’aller prendre un verre et réconforter ce bon vieux Robert E. Howard. Il vous parle d’une nouvelle idée pour son personnage en train de devenir culte : Conan le Barbare… Qui serait une petite révolution.

Howard est l’un des piliers de la fantasy, plusieurs décennies avant Tolkien.

Son héros emblématique, Conan, est un barbare cimmérien évoluant sur Terre dans des temps oubliés de notre histoire. Il y affronte des reptiliens (si si), des pirates, ou encore le terrible sorcier Thulsa Doom. Conan incarne bien sûr le courage et la force. Mais aussi une sagesse sauvage, juste et non corrompue par le luxe et les vices de la civilisation. Le modèle absolu de l’heroic fantasy [8]

Dans les décennies qui suivront, Michael Moorcock, un autre auteur de pulps, créera l’antithèse physique de Conan. L’autre face d’une même pièce : Elric de Melniboné. Prince albinos et maladif d’un empire en pleine décadence, amoureux fou de sa cousine. Elric est un homme bon et sensible, mais pion tragique d’un destin qui se joue de lui. C’est pourquoi il formera un duo légendaire avec son épée noire, Stormbringer. Car cette lame maudite régénère les forces de son porteur, en échange des âmes de ceux qu’elle tue. Cette version tordue du Roi Arthur est un des pères de la dark fantasy. Le Cycle d’Elric inspirera autant les Targaryen et les Lannister de Game of Thrones, que les dieux du Chaos de Warhammer. Et bien sûr le prince Arthas Menethil de Warcraft (et peut-être, qui sait, l’Arthur dépressif de Kaamelott ?).

Le météore J.R.R. Tolkien

Comme vous le savez, l’impact du britannique John Ronald Reuel Tolkien a été déterminant sur la fantasy. Là où certains auteurs de fantasy ont crées des langages dans leurs histoires pour les rendre plus immersives, Tolkien a crée l’un des mondes de fantasy les plus riches qui soit… Pour utiliser le langage qu’il avait lui-même préalablement crée (c’était un linguiste réputé, qui enseignait notamment à l’université d’Oxford). Rajoutons qu’à travers Le Seigneur des Anneaux, il voulait, non seulement, donner une suite à son histoire du Hobbit. Mais également créer une « mythologie pour l’Angleterre ». L’univers de la Terre du Milieu est, en effet, notre Terre, mais dans des temps très lointains et inconnus de l’Histoire. Un classique dans la fantasy du XXe siècle. 

Tolkien était un homme de son époque. Avec un certain traditionalisme, et une vision occidentale et chrétienne du monde (mais qui se ressent moins dans son écriture qu’avec son grand ami C.S. Lewis, qui a crée Narnia comme une quasi-parabole christique). Or, cela crée régulièrement des polémiques dans notre monde actuel qui politise tout.

Les guerres mondiales ont bien sûr été déterminantes dans sa vie, et on en retrouve les stigmates dans son œuvre. Le Seigneur des Anneaux est une alliance de différents peuples contre une force totalitaire, dans un combat qui s’annonce, à première vue, désespéré.

Cependant, ne faisons pas trop de conclusions hâtives. À ceux qui voyaient Sauron comme une allégorie de Staline (ou de notre rédactrice en chef), Tolkien disait lui-même que « les allégories de ce genre étaient étrangères à mon mode de pensée ».

L’implication de Tolkien dans la guerre a, d’ailleurs, été romancé de façon originale dans le roman Le Commando des Immortels, de Christophe Lambert. Oui oui, l’acteur d’Highlander, Mortal Kombat et Vercingétorix, celui qui a un rire qui fait peur aux chiens, a écrit un roman sur Tolkien ! Christophe Lambert imagine que ce bon J.R.R. combat dans le Pacifique, dans une unité un peu spéciale composée… d’elfes, venus de réserves implantés sur le territoire des Etats-Unis ! Un parallèle avec l’implication des amérindiens durant la guerre, et une façon originale d’imaginer d’où serait venu l’inspiration de Tolkien pour écrire Le Seigneur des Anneaux.

Influencé par son époque, Tolkien préfère cependant une vision plus éternelle de la lutte entre le Bien et le Mal.
Description de l’image : La courageuse Eowyn affronte, épée en main, le Roi-Sorcier et son imposante monture ailée. Eowyn and the Nazgul, peinture par John Howe.

Les écrits de Tolkien auront un succès critique et commercial phénoménal. Au point qu’ils sont encore la référence absolue de la fantasy actuelle, plus de 70 ans après.

C’est pourquoi un nombre infini d’auteurs ont repris sa structure narrative (le voyage d’un groupe de héros, lié à un artefact mystique, devant accomplir une quête pour détruire les Forces du Mal). Mais aussi sa répartition des races : Les elfes proches des forêts ou des îles, les nains dans les montagnes ou sous terre, les orcs dans des terres désolées… La grande majorité des races redéfinies par Tolkien est d’ailleurs empruntée à la mythologie scandinave.

Certaines subissant de profonds remaniements. Les gobelins sont bien présents directement dans la Terre du Milieu, mais ils ont surtout inspirés les orcs. Orcs qui seront d’ailleurs réinterprétés profondément par les successeurs de Tolkien. De sbires du Mal féroces et désacralisés issus de tortures ; ils sont devenus des colosses verts, tribaux et brutaux. Sanguinaires, mais pas forcément malfaisants par nature. L’impact d’œuvres comme Warhammer ou Warcraft a été déterminante dans cette évolution de la figure de l’orc. Les deux formes (la « tolkienienne » et la « warhammerienne ») cohabitent aujourd’hui côte à côte dans l’imaginaire collectif. 

Reste que le maître a été souvent imité, mais rarement égalé.

La fantasy prend une nouvelle dimension avec le cinéma

Tout d’abord genre réservé aux lecteurs, la fantasy prend peu à peu son envol avec l’essor du cinéma à Hollywood. Les producteurs y virent rapidement un moyen efficace de générer du profit grâce à ces films.

L’historien William Blanc indique qu’il y eut des tentatives dès les années 1920. Si le Nibelungen de Fritz Lang est une adaptation du mythe germano-scandinave de Siegfried/Sigurd, on peut déjà y voir de la fantasy: un univers ancien, de la magie, un dragon, et même un anneau avant l’heure…  C’était déjà une histoire découpée en deux films, comme pour les grandes sagas aujourd’hui. Le Magicien d’Oz (1939) est également de la fantasy, puisque Dorothy est catapultée dans un monde merveilleux. 

Le genre reste cependant occasionnel. Les décors et costumes étant chers. Quand aux effets visuels, nécessaires au genre, ils peuvent être complexes à réaliser. Néanmoins, les films d’animation permettent de contourner ce problème. Si les films d’animation Le Hobbit (1977) et Le Seigneur des Anneaux (1978) ont clairement vieillis, il reste d’intéressantes tentatives visuelles [9].

Le film Conan le Barbare, sorti en 1982, est un succès, malgré des critiques parfois mitigées dans la presse de l’époque. Il propulse au rang de star du cinéma un certain autrichien (non, pas celui là…) au nom aussi élégant que son accent. Un certain Arnold Schwarzenegger. Si le film de John Milius, profondément épique et généreux, est devenu depuis un classique du cinéma, on ne peut pas en dire autant de ses (très) nombreux enfants.

Dans les années 1980, une foule de barbares en pagne et de farouches guerrières peu vêtues arpenteront les écrans de cinéma (et encore plus sûrement les vidéoclubs), donnant  naissance à un sous-genre du nanar : Le film de barbare. Citons le sympathique Dar l’Invincible, ou encore Kalidor : La Légende du Talisman (ou, plus proche de nous, la très inégale saga du Roi Scorpion).

L’engouement pour le film de fantasy est réel dans les années 1980. Et c’est souvent les œuvres s’éloignant le plus de l’indépassable Conan qui sont restées dans nos mémoires. Quitte à rappeler les hobbits du Seigneur des Anneaux (Willow, 1988), ou Peter Pan lorsqu’elles évoquent la découverte d’un monde merveilleux par un enfant (L’Histoire sans Fin, 1984). 

Mais, dans les années 1990, la fantasy au cinéma périclite. La mode passe, comme les péplums et les westerns avant elle. Le public se lasse un peu des contrefaçons de Conan et des enfants rêveurs. Et surtout, le succès commercial est loin d’être toujours au rendez-vous. Les studios deviennent frileux à l’idée d’engager des moyens importants dans le genre. 

Il faut attendre 2001 pour qu’elle renaisse enfin, grâce à la trilogie du Seigneur des Anneaux [10]. Dirigé par le réalisateur Peter Jackson, le projet est pharaonique tant l’œuvre de Tolkien est riche et complexe.

Depuis sa sortie, les trois films sont restés comme des incontournables dans l’imaginaire collectif. La trilogie est devenue l’un des piliers du genre. Elle a même permis un second souffle à la version papier.

Cependant, la réelle révolution en terme de fantasy au cinéma concerne une autre saga littéraire : Harry Potter [11]. Sept livres qui ont transformés J.K. Rowling ; mère au chômage, qui a vécue la maltraitance conjugale et la dépression ; en l’auteur de fiction le plus vendu de tous les temps (450 millions d’exemplaires [12] dans le monde). À la seule force de son talent.

Une saga littéraire pareille ne pouvait donner que des films qui cartonnent… À condition d’être bien adaptée. Et c’est précisément ce qui s’est passé. Les huit films vont tous frôler (voir dépasser) le milliard de dollars au box-office, sans compter Les Animaux Fantastiques. Le succès de la saga écrite par J.K. Rowling a permis à toute une flopée de cycles romanesques d’être adaptés avec plus ou moins de succès, allant d’Eragon à Twilight [13]. Cependant, le sorcier à la cicatrice n’a pas été le seul à relancer la fantasy cinématographique dans les salles obscures.

La fantasy à l’assaut de tous les écrans

En effet, une célèbre société d’animation avec un personnage aux grandes oreilles a proposé un certain nombres d’adaptations de romans, contes et légendes. Parmi elles, on peut compter Merlin l’Enchanteur [14], Peter Pan [15] ou la Planète au Trésor [16]. Même l’animation japonaise avec des films comme le Château Ambulant [17] reprennent les codes de ce genre.

Enfin, en termes de séries à la télévision, Alexandre Astier avec Kaamelott [18] a popularisé le sous-genre de la légende arthurienne tout comme la série britannique Merlin [19]. Et House of the Dragon semble bien parti pour être le seul successeur évident de sa grande sœur  Game of Thrones (adaptation des romans Le Trône de Fer / A Song of Ice and Fire, de George R.R. Martin). Qui fut, pendant presque une décennie, l’équivalent des films Seigneur des Anneaux pour les séries. Au final, la fantasy est désormais présente sous toutes les coutures dans différents genres.

Bande Dessinée et Manga, nouveaux terreaux de la fantasy

  La bande dessinée franco-belge s’est bien entendu emparé de la fantasy. Cet art graphique est idéal pour créer des univers avec une pointe d’originalité (Lanfeust ou Trolls de Troy), rappeler les couvertures iconiques de Frank Frazetta (Thorgal, qui mélange habilement fantasy, épopée historico-mythologique et science-fiction), revisiter les classiques (les récentes sagas Orcs ou Elfes)… Voir partir dans des tentatives totalement inédites et expérimentales comme le magazine Métal Hurlant, qui aura une influence importante sur de multiples artistes dans le monde entier.

La fantasy est un formidable terrain d’expérimentation esthétique. Ici une double-page des Chroniques de la Lune Noire, par Olivier Ledroit (Editions Leha) : Une armée ténébreuse guidée par un démon géant attaque la cité impériale.

Les comics étasuniens, pour leur part, abritaient jadis quelques œuvres cultes de fantasy. Par exemple, l’un des pionniers du médium, Little Nemo in Slumberland, crée en 1905 par Winsor McCay, raconte les aventures oniriques d’un enfant. Pourtant, aujourd’hui, le comic n’est plus vraiment une grande terre de fantasy. À cause du rythme de parution. Et de la prédominance du comic de super-héros, s’inspirant plus souvent de la science-fiction.

Les mangas sont bien plus prolifiques en termes de fantasy. Mais c’est également un genre très codifié.

Les Seinen, Shônen ou encore Shôjo sont les termes les plus usités en France pour parler des catégories d’œuvres existantes [20]. Cependant, ce qui nous intéresse concerne plutôt ce qui se trouve au sein de l’histoire, de la diégèse. Ainsi, un manga comme Dragon Ball [21] remplit toutes les conditions pour être considéré comme de la fantasy. Par ailleurs, la situation est identique pour les animés, comme Violet Evergarden [22]. La grande force du manga repose dans la très grande diversité des œuvres qui sont proposées.

Quelques mangas célèbres de fantasy :

  • Epic fantasy : Seven Deadly Sins
  • Dark fantasy : Berserk, L’Attaque des Titans (eh oui, c’est de la dark fantasy steampunk à la base !)
  • Autres : Full Metal Alchemist, Naruto

La fantasy et le jeu : une histoire d’amour fusionnelle 

L’un des univers de fantasy les plus riches et les plus fascinants a lancé un genre très particulier de jeu de société : Le jeu de cartes à jouer et à collectionner. Le jeu de cartes Magic the Gathering, crée en 1993 par Richard Garfield, est toujours le plus populaire du genre. Sans lui, il n’y aurait peut-être pas eu de Yu-Gi-Oh!, ni de cartes Pokémon. Et son esthétique unique, très inspirée de la peinture, est un formidable terreau d’artistes de l’imaginaire. [23]

Depuis quelques décennies, un genre ludique a popularisé la fantasy : le jeu de rôle.

Créé initialement par Gary Gygax, le jeu de rôle Donjons et Dragons [24] s’inspire de divers univers fantaisistes. Les joueurs incarnent des personnages qui peuvent être des créatures magiques, partant à l’aventure dans le but d’accomplir une quête. Le jeu se décline sur plusieurs plateaux, qui sont des cartographie de l’univers à explorer, sur laquelle les joueurs affrontent ou discutent avec d’autres personnages. Le tout est théâtralisé et mis en scène par un maître du jeu. Le succès de Donjons et Dragons a contribué à l’essor de cette contre-culture devenue aujourd’hui populaire.

 Le jeu vidéo a ensuite intégré ces codes et les a réadapté dans des jeux cultes comme Zelda, Final Fantasy ou World of Warcraft. Ce dernier est un MMORPG, qui fonctionne sur le même principe que les jeux de rôles papiers. Comme une partie de jeux de rôles plus accessible avec des milliers de joueurs venus du monde entier. La web-série Noob les parodient avec autant d’amour que de brio [25].

Mais l’on peut citer des jeux qui ont pour but de se rapprocher encore plus fidèlement des jeux de rôles papier. C’est le cas notamment des CRPG (Computer RolePlaying Games), un genre qui connait une certaine renaissance aujourd’hui. [26]. Notamment via la saga Baldur’s Gate qui reprend l’univers de Donjons et Dragons. L’énorme succès de Baldur’s Gate III en à peine quelques jours promet déjà un RPG mythique, certains disent même révolutionnaire. Ou encore les gros succès de niche Divinity : Original Sin et Pillars of Eternity [27]. Au rayon des RPG moins traditionnels, comment ne pas citer le mastodonte The Witcher et sa fantasy sans concession basée sur le folklore d’Europe de l’Est ?

 Ou encore les impitoyables Dark Souls, Bloodborne et évidemment Elden Ring du studio From Software, qui ont fait pleurer des larmes de sang, et des litres de sel, aux joueurs du monde entier. Pour construire le level design de ces mondes, leur créateur, Miyazaki Hidetaka, s’est inspiré des Livres dont vous êtes le héros qu’il lisait enfant. Des livres qui permettent de vivre seul une partie de jeux de rôles, grâce à un ensemble de règles et une histoire à multiples embranchements. La difficulté y est parfois relevée, et chaque coin de page est un nouveau mystère à découvrir. Jeux de rôles papier, livres, jeux vidéo… La boucle est bouclée [28].

Combat entre demi-dieux (au propre comme au figuré) : Malenia contre Radahn.

Fantasy et déconstruction : La parodie de la light fantasy

Souvenons-nous. Si une chose existe, il y a des parodies à ce sujet. Quel meilleur exemple de déconstruction ? Quelle meilleure preuve de la richesse d’un genre qui a trouvé sa place dans l’imaginaire collectif ? La fantasy est parodiée par les œuvres que l’on a classé dans le sous-genre de la light fantasy. L’œuvre de light fantasy la plus légendaire a été crée par Terry Pratchett. Son Disque-Monde est plat, perché sur quatre éléphants. Eux-mêmes juchés sur la carapace d’une grande tortue (ce qui rappelle les mythes hindu, sioux et iroquois). Une fantasy burlesque donc, qui offre presque une nouvelle définition au genre ! Dans quel autre univers fantastique verrait-on des trolls qui, pour ne pas se changer en pierre au contact des rayons du soleil…se tartine de crème solaire pour pouvoir se déplacer le jour !

D’autant plus qu’il y a de nombreuses références bien connues à d’autres univers de fiction. L’Eglise est moquée, l’Antiquité insérée dans le récit. Dans le deuxième tome, nous apprenons l’existence d’une ville paumée, encore dans le style grec ancien. C’est la ville des philosophes, où des savants bricolent des vaisseaux en cuivre et des télescopes, des moteurs à vapeur etc. Pour prouver que le monde est plat… Car dans cette saga, il l’est ! [29]

De notre côté de la Manche, les parodies les plus populaires sont sans aucun doute Le Donjon de Naheulbeuk et Reflet d’Acide. Tous deux jouant avec amour des codes des jeux de rôles papier [30].

Il aurait fallu rajouter plusieurs paragraphes pour parler du lien entre fantasy et musique. Notamment de sa réinterprétation souvent too-much et parodique dans la musique. Domaine dans lequel excelle le genre too-much et « cheesy » par excellence qu’est le Power Metal. Un genre mené par des groupes comme Rhapsody of Fire, Powerwolf ou encore Dragonforce.

Promis, un jour, je ferais un article sur Gloryhammer, et son groupe sécessioniste Angus McSix. Il y a tellement à dire sur les « Lords of Space Dundee« , le « Legendary Enchanted Jetpack » ou encore les « Missiles of Nuclear Justice » ! Source : Gloryhammer, Legends from Beyond the Galactic Terrorvortex, Napalm Records, 2019.

Des mondes pluriels agrandissant la fantasy

Selon Gérard Guéro, co-auteur avec sa femme, Anne, de la BD Le Collège Invisible, la fantasy est un « moteur d’histoires » [31]. Comme il vous en est fait étalage ci-dessus, le genre dispose d’un très fort potentiel de transmédia. Comprenez, la fantasy peut rapidement transcender tous les formats, quels qu’ils soient. Au fil des années, le genre s’est révélé comme étant très codifié en toutes circonstances. Les auteurs peuvent jouer avec les codes. Le terreau le plus fertile pour la création de nouvelles histoires se pose dans la littérature jeunesse. L’imaginaire des contes permet une très grande flexibilité et chaque œuvre peut se nourrir de la précédente.

Le point décisif sur lequel repose le genre de la fantasy est celle du fameux écrivain britannique J.R.R Tolkien. Dans sa volonté de créer une mythologie définitivement ancrée à la Grande-Bretagne, le linguiste a finalement accouché d’une œuvre a portée internationale qui a, par la suite, influencé un grand nombre d’auteurs.

Tolkien a redonné vie à la fantasy ; il l’a rendue respectable ; il a fait naître un goût pour elle chez les lecteurs comme chez les éditeurs ; il a ramené les contes de fées et les mythes des marges de la littérature ; il a « élevé le niveau » pour les auteurs de fantasy. Son influence est si puissante et omniprésente que pour bien des auteurs, la difficulté n’a pas été de le suivre, mais de s’en dégager, de trouver leur propre voix […] Le monde de la Terre du Milieu, comme celui des contes de fées des frères Grimm au siècle précédent, est entré dans le mobilier mental du monde occidental.

Tom Shippey, « Literature, Twentieth Century : Influence of Tolkien » [32]

Cependant, l’une des œuvres les plus intéressantes de Tolkien, outre le Silmarillion, se nomme « On Fairy-Stories«  qui est un essai sur le conte de fées. Au sein de ce livre, il explique que le conte de fées crée de la « Fantasy », ce qui correspond à la création d’un monde seconde qui s’oppose au monde réel. [33]

En résumé

Que peut-on retenir de la fantasy ? Il s’agit d’un genre littéraire à la fois pluriel mais aussi transmédiatique. Ainsi, le propre de la fantasy est de pouvoir se diviser en sous-genres en fonction de ce qu’elle raconte. Elle a pour caractéristique de mettre en place des histoires qui se déroulent dans un monde plus ou moins proche du réel, sans que cela soit le cas. Il est possible de trouver des histoires du genre en bande dessinée, manga, dans la littérature, au cinéma, ou bien même dans les jeux vidéos. C’est pourquoi ce genre est devenu depuis quelques années emblématique de la pop-culture.

D’après un article de Clément Gareau, réécrit par Evan Garnier, relu par Tsilla Aumigny et Umeboshi.

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Sources

[1] Larousse, dictionnaire en ligne, consulté le 22/11/2018.

[2] Anne Besson (dir.), Dictionnaire de la fantasy, Vendémiaire, 2018, 448p.

[3] André-François Ruaud, Cartographie du merveilleux, Gallimard, coll. « Folio SF », 2001, 287p. 

[4] Raymond-JacquesTournay et Aaron Shaffer, L’Épopée de Gilgamesh, Paris, Le Cerf, coll. « Littératures anciennes du Proche-Orient », 1994, 320 p. 
 
[5] Jacques Baudou, La fantasy, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », 2005, 128p.

[6] Chisholm, Hugh, ed. (1922). « Hughes, Arthur ». Encyclopædia Britannica (12th ed.). London & New York: The Encyclopædia Britannica Company

[7] Robert Weinberger, The Weird Tales Story, Wildside Press,1999, 134p.

[8] Robert E. Howard, Lin Carter, Lyon Sprague de Camp (aut.), Jean-Claude Lattès (trad.), Conan, J’ai lu, coll. «Titres/SF n°18 », Paris, 1980 (réed.), 256p. 

[9] William Blanc, « La fantasy au cinéma », vidéo de la Bibliothèque Nationale de France, libre accès sur YouTube.

[10] J. R. R. Tolkien (trad. de l’anglais par Daniel Lauzon, ill. Alan Lee), Le Seigneur des Anneaux [« The Lord of the Rings »], vol. 1 : La Fraternité de l’Anneau, Christian Bourgois, 2014, 2268-3 éd. (1re éd. 1954), 515 p. et J. R. R. Tolkien (trad. de l’anglais par Daniel Lauzon, ill. Alan Lee), Le Seigneur des Anneaux [« The Lord of the Rings »], vol. 2 : Les Deux Tours, Christian Bourgois, 2015, 2304-2 éd. (1re éd. 1954), 427 p. et J. R. R. Tolkien (trad. de l’anglais par Daniel Lauzon, ill. Alan Lee), Le Seigneur des Anneaux [« The Lord of the Rings »], vol. 3 : Le Retour du Roi, Christian Bourgois, 2016, 2337e éd. (1re éd. 1955), 517 p.

[11] Tsilla Aumigny, Justine Frugier, « Quels sont les mythes et les monstres dans Harry Potter« , Revue de la Toile, 11/03/2019, consulté le 11/03/2019

[12] « « Harry Potter » a 20 ans : la sage en 5 chiffres« , Le monde avec AFP, 26/06/2017, mis à jour le 26/06/2017

[13] Cécile Deshedin, « Hunger Games, Harry Potter, Twilight…Les livres Young Adult, ce n’est pas seulement pour les ados« , Slate, 24/07/2012 consulté le 20/11/2018

[14] Wolfgang Reitherman(real.), The Sword in the stone, Walt Disney Pictures, 1963, 79mn.

[15] Clyde Geronimi, Wilfred Jackson, Hamilton Lusk(real.), Peter Pan, Walt Disney Pictures, 1953, 76mn.

[16] Ron Clements et John Musker(real.), Treasure Planet, Walt Disney Pictures, 2002, 95mn.

[17] Miyazaki Hayao (real.), ハウルの動く城, Studios Ghibli, 2004, 119mn.

[18] Alexandre Astier (real.), Kaamelott, Livre I, 19/11/2005

[19] Julian Jones, Jake Michie, Johnny Capps, Julian Murphy(creat.), Merlin, BBC, 2008

[20] Patrick Gaumer, Dictionnaire mondial de la BD, Paris, Larousse, 2010, 1056p.

[21] Le Dictionnaire de Dragon Ball, Glénat, coll. « Art of », 1999, 312p.

[22] Juliette Durieux, « Violet Evergarden, un manga fantasy magnifique« , Revue de la Toile, mis à jour le 10/06/2021 consulté le 10/06/2021

[23] Alt236 et Maxwell, « Mythologics #10 : Magic the Gathering – Le jeu qui tutoyait l’infini« , vidéo en libre accès sur YouTube.

[24] Micheal Witmer(aut.), Pierre Sagory(trad.), L’empire de l’imaginaire, Sycko, Paris, 2018, +300p.

[25] Antoine Jourdon, « [Chronique] Web-série Noob : Pourquoi Sparadrap a tout compris à Horizon« , article, Revue de la Toile.

[26] NostalGeek, « La renaissance du CRPG, bon ou mauvais plan ?« , vidéo en libre accès sur YouTube.

[27] Mortismal Gaming, « Best CRPGs For Beginners & Where To Go From There« , vidéo en libre accès sur YouTube. Sa chaîne entière est une véritable Bible des genres CRPG et Tactical RPG.

[28] JL Techer, « Elden Ring, Sekiro, Dark Souls… Hidetaka Miyazaki, le maître des plus beaux cauchemars« , article, Ecran Large (dernière consultation le 15/07/2023).

[29] Merci à l’ami Galvathéo pour son expertise sans pareille sur les Annales du Disque-Monde ! Ce paragraphe est quasiment une citation mot pour mot de son analyse sur l’œuvre de Terry Pratchett.

[30] Damien Leloup, « Rencontre avec John Lang, le maître du donjon de Naheulbeuk« , Le Monde, 8/10/2019, consulté et mis à jour le 9/10/2019

[31] Emilie Garcia Guillen, « La fantasy, le tour d’un genre« , Bulletin des Bibliothèques de France (dernière consultation le 29/07/2023)

[32] Tom Shippey, « Litterature, twentieth century : The influence of Tolkien ».

[33] J.R.R. Tolkien, Du conte de fée, essai basé sur la conférence « Andrew Lang », donnée en 1939 par Tolkien à l’Université de St Andrews. Originellement publié par les Presses Universitaires d’Oxford. Publié en France par Bourgois.

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