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Disney multiplie les projets autour de Star Wars. La future série Skeleton Crew, Andor saison 2… Et trois futurs films : Le crossover qui rassemblera The Mandalorian, Ahsoka et toutes les séries associées. Le film sur la recréation de l’Ordre Jedi, avec la critiquée Rey Palpatine

Et un troisième film, Dawn of the Jedi, réalisé par James Mangold, sur l’origine des Jedi et des Sith, plusieurs millénaires avant la trilogie originale ! C’est donc une Galaxie bien différente, sans Dark Vador ni Yoda, que le réalisateur de Logan et du dernier Indiana Jones va devoir dépeindre. Et il va très probablement s’inspirer de la série de comics du même nom : Dawn of the Jedi (La Genèse des Jedi en français).

Le passé de l’univers Star Wars : Faire du vieux avec du neuf.

Une page de BD. Un Sith masqué au sabre mauve devant un groupe d'aliens enchainés. Plus haut, un flashback de son passé. Enfant, il est torturé par des éclairs. Puis il est choisi par un alien étrange et prédateur. Une petite case en bas à droite montre son regard determiné.
Un guerrier masqué se tient devant des prisonniers, un sabre laser à la main, pendant que l’on évoque les tortures qu’il a subit… Un petit air de Dark Vador ?

Lointaine, c’est le mot. Car le comics La Genèse des Jedi (Dawn of the Jedi) se déroule 36 453 ans (c’est précis !) avant la bataille de Yavin. Plus de 30 millénaires avant la Trilogie Originale. Pour vous donner une idée, c’est environ la période de temps qui nous sépare de la réalisation des peintures de la Grotte Chauvet, lors du Paléolithique ! Mais ne vous inquiétez pas, nos Jedi proto-historiques (appelés Je’daii en ces temps reculés) ne se battent pas à coups de flèches en os ou de pierres taillées !

Pour donner un sentiment de familiarité, les auteurs du comic (le duo John Ostrander et Jan Duursema, qui avaient déjà officiés avec brio sur les comics Clone Wars et Star Wars : Legacy) ont placés de très nombreuses références. Il y a ainsi de nombreuses ressemblances avec des vaisseaux bien connus de la saga. Le symbole présent dès les premières pages est quasiment identique à celui que la République Galactique utilisera des siècles plus tard. Quand aux décors et aux costumes, ils pourraient sortir tout droit de la prélogie que cela ne choquerait pas. Les Je’daii se battent au katana, avec une lame de métal. Le sabre laser iconique arrivera un peu plus tard dans le récit, et symbolise justement l’élément perturbateur !

Les époques et factions de Star Wars ont toujours rimées entre elles. Mais dans le comic Dawn of the Jedi, les références sont si appuyées que l’on a l’impression que tout cela ne se passe que quelques siècles en arrière. Difficile de croire à la dizaine de millénaires d’écart.

Disclaimer

Notons que le récit se déroule dans l’ancienne continuité de Star Wars, celle de l’univers Legends. En effet, il a été publié en 2012, avant le rachat de l’œuvre de George Lucas par Disney. Par la suite, la firme aux grandes oreilles a décidé de retirer de la continuité toutes les œuvres de l’Univers Etendu déjà existantes. Ne gardant que les six films supervisés par George Lucas. Cette tabula rasa leur permettait ainsi une plus grande liberté. Pouvoir raconter les nouvelles histoires qu’ils voulaient, sans s’encombrer de plusieurs millénaires d’une dense chronologie, parfois paradoxale. Pas sûr que ça valait le coup quand on voit la qualité médiocre de la plupart des productions Disney…

Le label Legends a donc été crée pour rassembler toutes les oeuvres de l’Ancien Univers Etendu. Pour éviter de le confondre avec le nouveau canon / Nouvel Univers Etendu (qui contient, par exemple, des oeuvres comme le récent comic Luke Skywalker de Jason Aaron). Secondairement, il s’agit aussi d’un changement d’éditeur pour les comics Star Wars. Anciennement, ils étaient publiés par Dark Horse aux Etats-Unis, et Delcourt en France. Depuis , les comics sur la Guerre des Etoiles sont publiés par Marvel aux Etats-Unis (sans pour autant être mélangés avec l’univers de super-héros crée par Stan Lee. Heureusement !). Et dans l’Hexagone, c’est Panini qui assure désormais la distribution.

Ces manoeuvres permettent également à Disney de piocher à volonté des idées dans l’ancien canon Legends pour les remanier à leur sauce. Ainsi, si les comics Dawn of the Jedi forment l’ancienne version de l’origine des Jedi ; le futur film quand à lui, en sera une nouvelle version. Probablement semblable par bien des aspects.

Entrons à présent dans le vif du sujet, la critique tome par tome des différents épisodes ! Ainsi, nous pourrons mieux voir l’évolution de la saga et du travail des auteurs. N’ayez crainte, il n’y aura aucun spoiler majeur. Tout le récit se dirige lentement mais sûrement vers un affrontement sous-entendu dès les premières pages du premier tome. Et la progression des grands événements est, en général, cousue de fil blanc.

La Genèse des Jedi Tome 1 : L’Eveil de la Force

Couverture du comic La Genèse des Jedi tome 1. Un homme et une femme Je'daii en robes blanches tiennent une orbe d'énergie dans la main. La femme a un tatouage rappelant un amas d'étoiles sur le nombril. Les deux sont armés (katanas, blaster).
Métaphore d’Adam et Eve version Jedi ?

Synopsis : Sur la planète Tython, une organisation de moines guerriers s’efforce de maintenir la paix grâce à un mystérieux pouvoir, bientôt connu sous le nom de la Force. Mais un étranger décide de perturber ce fragile équilibre. Il est celui qui ouvrira les portes de la Galaxie à l’exploration et aux conquêtes, mais aussi au Côté Obscur et au chaos. La naissance de l’Ordre Jedi est imminente…

Ce premier tome n’est pas fameux. L’origine des Jedi qu’il propose est facile et artificielle, presque dépourvue de spiritualité. L’histoire s’ouvre sur de mystérieuses « pyramides » qui transportent les peuples sur la mystérieuse planète Tython, située au centre de la Galaxie. Ces pyramides sont décrites comme les « sources de la Force »… Espérons que la traduction se soit plantée. Car sinon, cela revient à dire que la Force est issue de soucoupes volantes… Cela détruirait tout le mysticisme de cette énergie omniprésente et invisible.

Une mystérieuse pyramide minérale dans un décor enneigée. Elle porte un symbole ressemblant beaucoup à celui de la République Galactique. Une sorte d'étoiles à huit branches. Sa base s'ouvre sur pour laisser passer de mystérieux pèlerins encapuchonnés.
Les pyramides en question.

Il y a cependant une certaine « sérénité » assez agréable dans les premières pages. Mais le tome 1 est paradoxal. Toujours coincé entre deux extrêmes, sans parvenir à trouver l’Equilibre dans la Force, tant recherché par les Je’daii. Le récit hésite toujours entre une peinture mythologique (et donc rushée) de son lore. Et titre d’action plus classique. Le trio de « personnages principaux », clichés et vite caractérisés (Shae la courageuse, Sek’nos le frimeur, Tasha la « princesse » sensible), ne sont pas forcément attachants. La narration va à la fois trop vite, et pas assez… Ce qui donne un rythme étrange et des passages de creux. J’ai soufflé par deux fois durant ma lecture. Je commençais à m’ennuyer… Cette histoire aurait gagnée à être racontée en roman, histoire de prendre le temps d’être développée.

Seul le personnage de Xesh, à la fois héros et antagoniste, tire son épingle du jeu. Elevé comme un esclave sans empathie depuis l’enfance, son côté froid et impitoyable contraste de manière assez savoureuse avec la société Je’daii. Quand à ses maîtres, les Rakata, leur sadisme est divertissant et réjouissant à lire. Evoquée dans le jeu vidéo culte Knights of the Old Republic, l’Empire Infini des Rakata est une très ancienne civilisation conquérante et violente. La Genèse des Jedi permet pour la première fois d’admirer cette espèce, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle ne déçoit pas ! Non seulement l’apparence des Rakata est grotesque et étrange, fondamentalement alien. Mais surtout, leur cruauté ferait pâlir Dark Vador et même l’Empereur Palpatine ! (si c’est encore possible).

Le dessin est, quant à lui, très bon. À la fois dynamique, majestueux et avec un beau traitement de la lumière. Ce qui permet de symboliser la spiritualité de cet univers. Ainsi que de mettre en valeur les sabres laser, lumières électroniques ou encore éclairs de Force. On reconnait bien la patte visuelle de Jan Duursema et des coloristes travaillant sur ses œuvres.

La Genèse des Jedi Tome 2 : Le Prisonnier de Bogan

Deux sabreurs s'affrontent en chute libre dans un décor urbain flou. L'un a la peau rouge et une coupe mohawk. Il appartient à la race des Sith. L'autre est un humain mat de peau et fait jaillir des éclairs de Force dans une main.
Combat de sabres entre un Je’daii humain et un Je’daii de la race Sith originelle.

J’y retrouve malheureusement tous les défauts du tome 1. C’est lent, on s’y ennuie presque, et les combats ne sont vraiment pas terribles (toujours interrompues par l’intervention inopinée d’une faune locale baggareuse. Ca devient limite un running gag… Je suppose que ça permet à Duursema de s’amuser à dessiner des bestioles. Mais leur apparence n’est guère inspirée…).

Le trio de jeunes Je’daii ne brille toujours pas (Tasha Ryo disparaît presque du récit, aussi subitement que Star Wars Holiday Special a disparu des écrans). Shae gagne en beauté grâce à sa nouvelle coupe de cheveux… Voilà… Gros développement de personnage… Les seuls personnages qui sortent clairement du lot sont les deux personnages tendant vers le Côté Obscur : Xesh et Daegen Lok. Lok en particulier, personnage nuancé et manipulateur, semble être un prototype de Seigneur Sith. La relation savoureuse qu’il entretient avec Xesh est clairement un des moteurs du récit.

Quand à l’autre moteur du récit… Eh bien c’est la stupidité de l’Ordre Je’daii… Si certains d’entre vous trouvent le Conseil Jedi un peu c*n dans la prélogie, sachez qu’il n’est pas devenu l’ombre de lui-même. Il semble qu’il a toujours été comme ça…
Je veux bien que les Jedi soient nuancés, mais c’est problématique quand le scénario n’avance que parce que les personnages ont le QI de Jar-Jar Binks

Pourtant, tout cela a un potentiel cinématographique indéniable ! Les dernières pages (expédiées) donnent furieusement envie de lire la suite. Et le dernier tiers, évoquant une ancienne guerre, est très intéressant (même chose pour l’origine des Rakata). Mais cela ne suffit pas. Le tome reste relativement médiocre.

La Genèse des Jedi Tome 3 : La Guerre de la Force

Deux Je'daii s'affrontent dans une tempête d'éclairs. Une femme et un homme. Chacun ont une armure noire et un sabre laser.
Encore un combat entre Je’daii. Mais cette fois, les éclairs de Force volent partout !

Eh bien, il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis !

Ce tome 3 commence in media res, en pleine bataille. Pas d’exposition qui traîne. Personnellement, j’ai un gros faible pour les ellipses narratives de plusieurs mois/années. Cela permet de découvrir l’évolution de personnages bien connus. Souvent, un contexte plus sombre les aura transformés en quelqu’un de plus mature et gris moralement. Et c’est exactement ce qui se passe ici. Terminés les prises de becs stupides des deux premiers tomes. L’arrivée de l’armée Rakata et sa progression rapide dans le système solaire de Tython rebat totalement les cartes. C’est une guerre violente et sans pitié. C’est assez réjouissant de voir des Je’daii s’abandonner au Côté Obscur, pour leur survie même.

Les personnages évoluent tous dans le bon sens. Xesh explore son humanité. Lok est plus flamboyant que jamais. Et le trio de jeunes Jedi deviennent tous intéressants ! Des retournements de situation habiles relancent régulièrement le récit et la tension. Si toute la trilogie avait été comme ça dès le début, elle aurait été excellente ! Mais mieux vaut tard que jamais. Là est le principal !

Seuls petits défauts : Les horreurs des Rakata sur la population ne sont pas montrées, et à peine sous-entendues (il y avait pourtant de quoi s’amuser). Et la fin n’apporte pas vraiment de réponses claires sur l’origine des Jedi et des Sith tels que nous les connaissons. La Genèse des Jedi semble finalement autocontenue. Comme si toutes ces péripéties n’avaient finalement eu que peu d’influence sur le reste de l’Histoire galactique. Et… C’est peut-être une bonne chose ? Il y a encore une vingtaine de millénaires entre cette période et les films. Inutile de faire une Solo à tout expliquer dans les moindres détails.

En conclusion,

Si Disney veut adapter cet arc narratif, il y aura un véritable travail sur le développement des personnages à fournir, mais il y a un réel potentiel à porter ce projet à l’écran.

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Rédigé par Evan Garnier

Rédacteur, Relecteur SEO, Administrateur du groupe facebook « La Galaxie de la Pop culture », écrivain amateur de bières, comicsophile, regarde des vidéos youTube sur des sujets que lui seul comprend

Comments

Une réponse à “[CRITIQUE] Star Wars : La Gènese des Jedi (Dawn of the Jedi)”

  1. Avatar de
    Anonyme

    Perso je n’attends plus rien de disney concernant Star Wars. A part Rogue One, ils n’ont jamais rien fait de valable, car ils n’ont aucune vision et aucun respect pour l’œuvre originale

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