Les deux arts martiaux les plus pratiqués en France sont le judo (« la voie de la souplesse ») et le karaté (« la main vide »). On connaît aussi l’aïkido et le ju-jitsu. Mais de plus en plus de clubs proposent d’autres arts martiaux traditionnels importés du Japon. Comme l’art des samouraïs, le kendo ; ou celui des ninjas, le ninjustu. Ces sports peu connus en Occident ont aussi été popularisés par les mangas shônen, comme Demon Slayer ou Naruto, et provoquent un véritable engouement chez les jeunes. Ils sont aujourd’hui en plein essor.
Alors, comment choisir l’art martial qui vous correspond ? Petite présentation de quelques arts martiaux : les mangas shônen devraient vous aider à en comprendre les caractéristiques et les valeurs…
Le kendo, « la voie du sabre »

© Koyoharu Gotoge / SHUEISHA, Aniplex, ufotable.
Le kendo est l’art martial le plus noble, car c’est celui que pratiquaient les samouraïs ! Au Japon, c’est encore aujourd’hui le sport de combat le plus pratiqué, devant le karaté et le judo. Les écoles japonaises possèdent d’ailleurs très souvent un club de kendo.
Valeurs :
Comme le judo et le karaté, le kendo est régi par le code moral du bushido : honnêteté, courage, bonté, respect, sincérité, honneur et loyauté.
Équipement :
Comme son nom l’indique, il s’agit d’apprendre le maniement du sabre. Mais, rassurez-vous : vous n’aurez pas à vous battre avec un vrai sabre ! Vous emploierez alternativement un bokken (sabre en bois) et un shinai (sabre en bambou), le premier servant pour les exercices et le second pour les combats. La tenue du kenshi (pratiquant de kendo) se compose d’une veste gi et d’un pantalon hakama. En tant qu’apprenti samouraï, vous aurez également le droit de porter l’armure, qui est une protection indispensable pour les combats !
Différences avec l’escrime française :
Un escrimeur pique avec la pointe de son fleuret ; tandis que les kenshi coupent avec le tranchant du sabre. Le sabre est plus lourd et doit être tenu à deux mains.
Clubs :
On trouve des clubs de kendo dans de nombreuses villes de France. Comme dans tous les arts martiaux, renseignez-vous d’abord sur la philosophie du club que vous souhaitez intégrer : certains clubs sont très axés sur la compétition, tandis que d’autres privilégient l’apprentissage de la technique et la tradition. De même, certains clubs participent souvent à des stages inter-dojos, tandis que d’autres refusent que leurs élèvent prennent des cours auprès d’un autre maître que celui du dojo. Le fait est que la majorité des professeurs français sont des disciples ou des disciples de disciples de maîtres japonais, et que les maîtres japonais auxquels ils se réfèrent n’ont pas tous la même façon d’enseigner.
Fédération :
Le kendo est rattaché en France à la Fédération de judo. Comme dans la plupart des arts martiaux, il y a des passages de grades officiels et des compétitions.
Est-ce dangereux ?
Non. Le kendo est un sport extrêmement règlementé. L’armure protège très bien et le sabre de combat est en bambou.
Les gens s’imaginent parfois que le kendo consiste à se taper sur la tête avec des bambous en hurlant… Mais en réalité, le bambou symbolisant un vrai sabre, les frappes visent à « couper » l’adversaire et non à l’assommer ! Il s’agit d’atteindre l’adversaire avec un mouvement juste, et non de mettre toute sa force dans le coup.
Les règles du kendo permettent de « couper » seulement à trois endroits : « Men » (sur le casque), « Kote » (au poignet, l’idée étant de trancher symboliquement la main de l’adversaire dans laquelle il tient son sabre), et « Do » (sur le côté du torse, pour couper l’adversaire en deux). Ces trois cibles sont bien entendu protégées par l’armure.
Il existe un coup plus dangereux, le « Tsuki », qui consiste à piquer au plexus ou à la gorge avec la pointe du shinai. Mais il ne s’enseigne qu’à partir d’un certain niveau.
Est-ce cher ?
Oui. C’est que le kendo est un sport aristocratique ! Il est bien sûr possible de prêter des armures aux débutants mais, à partir d’un certain niveau, vous devrez posséder une armure à votre taille. Et le prix d’une armure se situe autour de 800 euros ! Précisons cependant qu’il s’agit d’un investissement durable : une fois qu’on possède une armure, il est très rare de la changer.
Influence du kendo dans la pop culture :
Outre les mangas, le kendo a aussi inspiré Star Wars ! La technique du sabre laser est un mélange de plusieurs techniques d’escrimes, avec une place importante accordée au kendo.
Le personnage de manga qui serait votre professeur :
Kyôjurô Rengoku, dans Demon Slayer ! Honneur, sincérité et courage : il possède toutes les qualités du parfait samouraï.

© Koyoharu Gotoge / SHUEISHA, Aniplex, ufotable.
Les disciplines rattachées au kendo : iaido, battodo, jodo et naginata
En France, ces arts martiaux possèdent rarement leurs propres dojos. Mais ils sont parfois enseignés dans les dojos de kendo. Le iaido et le battodo sont complémentaires du kendo, tandis que le naginata et le jodo sont des disciplines à part entière…
Le iaido, l’art de dégainer
Il existe une discipline entière dédiée à l’art de dégainer son sabre et de trancher l’ennemi du premier coup !
Contrairement au kendo, le iaido se pratique avec un vrai sabre. Mais c’est un sport individuel : on s’entraîne en dégainant dans le vide, sans adversaire.
Particularité : le Japon est un pays de tradition animiste et certains objets, comme le sabre, ont une âme. C’est pourquoi les pratiquants de iaido saluent toujours leur sabre au début et à la fin du cours.
Le battodo, l’art des coupes
Le battodo est un autre art martial individuel qui se pratique avec un vrai sabre. Il s’agit de couper en petits morceaux un objet (une planche en mousse, une natte de jonc…) à l’aide d’un sabre. Pour les pratiquants de kendo, c’est l’occasion de vérifier que leurs mouvements sont justes et coupent réellement.
Le jodo, « la voie du bâton »
Selon la légende, l’inventeur du jodo était capable de vaincre avec un simple bâton des samouraïs armés de sabres…
Le jodo est l’art de manier le bâton : à la différence du sabre, le bâton est tenu par le milieu et l’on peut attaquer en utilisant l’une ou l’autre des extrémités. Cette particularité permet de prendre les escrimeurs au dépourvu.
Les katas enseignés en jodo mettent en scène deux adversaires, l’un armé d’un sabre et l’autre d’un bâton. Le principe étant que c’est toujours le manieur du bâton qui triomphe.
Le naginata, ou hallebarde
Le naginata est une arme traditionnelle utilisée par les moines bouddhistes et par les femmes de samouraïs. Autrement dit, toutes les personnes qui n’étaient pas autorisées à porter le sabre. C’est une sorte de hallebarde ou de faux. Comme le « jô » (bâton), elle est souvent enseignée dans les dojos de kendo.
Le Ninjutsu, la technique des ninjas

Si les ninjas ont quasiment disparu depuis l’unification du Japon au XVIIe siècle, leurs techniques ont été transmises et sont toujours enseignées…
Valeurs :
Comme l’enseigne le manga Naruto, l’idéogramme « shinobi » (qui est aussi le « nin » de « ninja » et « ninjutsu ») signifie à la fois « dissimuler » et « endurer ». Contrairement à la plupart des arts martiaux, le ninjutsu ne suit pas le code du bushido. Il accorde par exemple une place importante à l’esquive, là où les autres disciplines privilégient les attaques directes en raison des valeurs de courage et d’honnêteté. Le ninjutsu autorise aussi une très grande variété de techniques : coups de pied, coups de poings, étranglements, projections… Le but principal est de gagner le combat par tous les moyens et les devises des dojos mettent plutôt en avant des termes comme « efficacité ».
Cela ne signifie pas que c’est un art martial sans valeurs. Le ninjutsu possède sa propre philosophie, fondée sur la détermination et le refus du renoncement. Au Moyen Âge, les ninjas étaient très mal vus car il s’agissait d’espions et d’assassins mercenaires. Là où les samouraïs sont plutôt l’équivalent de nos chevaliers. Mais les villages de ninjas possédaient une culture à part et leur propre réseau de valeurs.
Équipement :
La première question que les gens se posent quand on leur dit « ninja » est : « Vais-je pouvoir utiliser des shuriken ? Ou le nunchaku ? ». Et cela dépend des dojos ! Certains dojos permettent de s’entraîner dès le début avec des armes en mousse. Tandis que d’autres n’enseignent le maniement des armes qu’après le premier dan et se concentrent auparavant sur les techniques de combat à mains nues.
Outre les shuriken, les chaînes et le couteau qui sont des armes spécifiques aux ninjas, les pratiquants de ninjutsu apprennent aussi à manier des armes plus génériques, comme le sabre katana (même arme que pour le kendo), le jô (bâton) et le naginata. Mais les techniques enseignées ne sont pas les mêmes que dans les cours de kendo, de jodo ou de naginata. Certains dojos de ninjutsu enseignent également le combat à l’éventail.
Différence avec les autres arts martiaux :
Le ninjutsu est une discipline très complète. Outre les techniques de combat, les aspirants ninjas travaillent aussi beaucoup les déplacements. Les techniques d’approche discrète et de saut font partie intégrante de ce sport.
Clubs :
On trouve dans plusieurs villes de France des clubs de ninjutsu, dirigés par des professeurs diplômés. Selon les clubs, on apprend plus ou moins tôt à manier les armes.
Les professeurs français appliquent les techniques traditionnelles transmises par des maîtres japonais, comme dans les autres arts martiaux.
Fédération :
Le ninjutsu est rattaché à la Fédération du sport travailliste, comme le taekwondo. En raison de l’absence de règles précises en combat, il n’existe pas de compétitions pour l’instant. L’objectif étant seulement de gagner le combat, il est difficile de calculer des scores avec un système de points. Mais il y a en revanche des passages de grades officiels.
Est-ce dangereux ?
Non. Bien sûr, il y a plus de coups permis que dans d’autres arts martiaux, ce qui le rend plus dangereux. Mais le ninjutsu est très encadré.
Certains s’inquiètent de l’absence du code du bushido. Et de la philosophie qui consiste à gagner le combat à tout prix. Mais, dans les faits, les pratiquants de ninjutsu appliquent les règles de base de tout art martial : la bienveillance et le respect de l’adversaire. Ce n’est pas non plus du MMA !
Est-ce cher ?
Non. Le matériel peut être prêté sur place.
Influence du ninjutsu dans la pop culture :
Les techniques de déplacement discrètes des ninjas ont entretenu la légende qu’ils étaient capables de marcher sur l’eau, de voler, ou de se dédoubler… Quelques clichés que l’on retrouve dans Naruto !
Le personnage qui serait votre professeur :
Itachi Uchiha, dans Naruto. Secret et endurance, telle est la devise des ninjas !

© 2002 Masashi Kishimoto / 2007 SHIPPUDEN.
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Et vous, êtes-vous plutôt samouraï ou ninja ?
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Rédigé par Umeboshi
Rédactrice, Relectrice SEO, Community Manager, enfant prodige, passionnée d’univers gothiques, mangaphile, parle le japonais couramment, a rédigé une thèse de 80 pages sur JoJo’s Bizarre Adventure.
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