Le nekketsu shônen est la catégorie reine du manga ! La plus prisée des adolescents. Il s’agit du manga d’aventure et de combat, qui raconte une quête initiatique et se rapproche du conte de fée. Chacun se déroule dans un univers différent et, quels que soient vos goûts, vous devriez trouver LE shônen qui vous convient ! Alors, quels sont les meilleurs mangas shônen de l’Histoire ? Petite rétrospective…
Meilleur manga shônen des années 60-70 : Ashita no Joe de Tetsuya Chiba et Ikki Kajiwara
Résumé :
Joe Yabuki est un orphelin pauvre et sans avenir. Mais ses talents attirent l’attention d’un ancien boxeur, qui pense pouvoir en faire un champion.
Analyse :
Héritier du mai 68 japonais au même titre que les mangas de Riyôko Ikeda, Ashita no Joe met en scène un protagoniste issu des bas-fonds qui tente de s’élever dans la société grâce à la boxe. Son message de contestation sociale fait vibrer les étudiants de gauche de l’époque.
Ashita no Joe est aussi l’un des premiers mangas de sport et rend populaire la thématique de la boxe. Il inspire notamment Masami Kurumada (l’auteur de Saint Seiya/Les Chevaliers du Zodiaque) pour l’une de ses premières séries, Ring ni kakerô (Accroche-toi au ring).
Cependant, la fin du manga est ambigüe, car malgré son titre (littéralement « Le Joe de demain »), le héros meurt sur le ring, après avoir effectivement réussi à devenir célèbre et avoir remporté une dernière victoire.
Dans les années 1980-1990, le message des mangas shônen devient beaucoup plus conservateur et tend plutôt à promouvoir les valeurs traditionnelles japonaises. Les héros doivent être des role models pour la jeunesse et enseigner les trois valeurs du Shônen Jump : amitié (esprit d’équipe, dévouement envers la communauté), effort (notamment à l’école et au travail), victoire (performance, esprit de compétition). Les scénarios de shônen deviennent beaucoup plus conventionnels et, souvent, se ressemblent tous. Ashita no Joe a néanmoins eu une influence indéniable, en particulier sur les mangaka de la décennie suivante. On retrouve par exemple un peu de son esprit contestataire au début de Saint Seiya et dans JoJo’s Bizarre Adventure.

Triumvirat des années 80 : Ken le survivant (Hokuto no Ken) de Buronson et Tetsuo Hara, Les Chevaliers du Zodiaque (Saint Seiya) de Masami Kurumada et Dragon Ball d’Akira Toriyama
Les années 1980 sont considérées comme l’âge d’or du manga nekketsu. C’est là qu’on voit apparaître véritablement les codes du shônen et du manga d’arts martiaux. Avec notamment trois mangas fondateurs :
Hokuto no Ken – Ken le survivant (1983-1988) : Arts martiaux x Mad Max !
Résumé :
Dans un univers post-apocalyptique, le justicier Kenshirô va de ville en ville, à la recherche de sa fiancée Yuria qui a été enlevée par son rival et ancien ami Shin.
Analyse :
Parfois moqué en France à cause de sa traduction et de son doublage calamiteux, Ken le survivant est pourtant le classique qui a inspiré tous les auteurs de shônen de sa génération et de la suivante. Il pose de nombreux codes du shônen manga, comme le lien d’amitié et de rivalité entre le héros et son nemesis (repris dans JoJo’s Bizarre Adventure, ou encore Naruto). Et il devient la principale référence de tous les mangas d’arts martiaux.
Opening :
Saint Seiya – Les Chevaliers du Zodiaque (1985-1990) : Mythologie grecque x samouraïs !
Résumé :
Les chevaliers d’Athéna, sous les ordres du Grand Pope et du sanctuaire, défendent la terre contre les forces du mal. Seiya s’est entraîné en Grèce pour devenir chevalier et a obtenu l’armure de Pégase dans le seul but de retrouver sa sœur, Seika. Mais, de retour au Japon, il est entraîné dans un tournoi puis dans plusieurs batailles et comprend peu à peu que le Grand Pope et le sanctuaire ne sont peut-être pas du côté d’Athéna… Seiya et ses nouveaux camarades – Shiryû, Hyôga, Shun et Ikki – devront se rebeller contre le sanctuaire et affronter les plus puissants des chevaliers : les douze Chevaliers d’or.
Analyse :
Connu comme l’un des fondateurs du nekketsu shônen, c’est-à-dire un style de manga où la détermination et la volonté du héros lui permettent de gagner le combat, plus que ses techniques. Inspiré des samouraïs, Saint Seiya s’appuie sur un ensemble de valeurs qui reviennent ensuite dans tous les shônen : effort, amitié, honneur et sacrifice de soi.
Ce manga et son adaptation animée sont aussi connus pour leur puissance émotionnelle, rarement égalée. Chaque personnage a une backstory développée, souvent dramatique et racontée dans un flash-back au cours de son combat. Chaque combat donne ainsi lieu à un affrontement moral entre deux personnages et à une discussion sur deux philosophies. Le thème récurrent dans les flash-back est sans aucun doute les histoires de frères et sœurs, notamment celles de frères jumeaux (et de frères ennemis). Ce qui inspirera bien sûr Koyoharu Gotôge pour Demon Slayer.
Enfin, bien que son idéal de chevalerie et de courtoisie ne soit pas exactement le summum du féminisme, Saint Seiya est l’un des rares mangas des années 1980 où les femmes se battent et où le maître du héros est une femme. Marine inspire d’ailleurs clairement d’autres personnages de femmes combattantes, comme Lisa-Lisa dans JoJo’s Bizarre Adventure.
Opening :
Dragon Ball (1984-1994) : comédie x littérature chinoise !
Résumé :
Son Goku est un garçon un peu simplet à queue de singe et à la force extraordinaire. Il va se retrouver amené à rechercher les Dragon Balls (des boules de cristal permettant de faire apparaître un dragon capable d’exaucer un souhait), à étudier les arts martiaux et à participer à de nombreux tournois, suivant ainsi un parcours initiatique.
Analyse :
Avec son style de dessin plus enfantin et ses combats moins violents, Dragon Ball se démarque des autres mangas par son côté familial. Il est inspiré d’un roman chinois, La Pérégrination vers l’Ouest, ce qui diffère de l’univers à la Mad Max de Hokuto no Ken et des références à la mythologie grecque dans Saint Seiya. De plus, le héros est plus insouciant, le ton beaucoup plus léger que dans les deux autres mangas. Ce qui inspirera notamment beaucoup Eiichirô Oda pour One Piece.
Comme Saint Seiya, Dragon Ball est un shônen de type « tournoi ». C’est-à-dire que le héros va devoir affronter des ennemis de plus en plus puissants, jusqu’à devenir le meilleur. C’est le principe de nombreux mangas shônen, en particulier des mangas shônen de sport et d’arts martiaux. Ce concept sera décliné dans les années 2000 avec Pokémon, Beyblade (Bakuten Shoot Beyblade) ou encore Yu-Gi-Oh !, dont la finalité, plus versatile, sera davantage tournée vers le marketing et la vente de produits dérivés.
Toutefois, à la différence de Seiya et Kenshirô, Son Goku ne se bat pas spécialement par devoir, ni parce qu’il y est forcé. Dans beaucoup de shônen des années 1980 (Saint Seiya, Hokuto no Ken, ou même le début de JoJo’s Bizarre Adventure), le combat est une charge pour le héros qui n’aspire en fait qu’à mener une vie paisible et qui se bat uniquement dans le but de ramener la paix. D’où la gravité de ses histoires. Avec son ton plus léger, Dragon Ball préfigure déjà les shônen des années 1990 où les combats sont moins violents et plus ludiques, au cours desquels les héros s’amusent en combattant.
Néanmoins, Dragon Ball a aussi contribué à populariser le fameux « gag du vieux maître pervers » qui banalise le harcèlement sexuel et que l’on retrouve malheureusement jusque dans des mangas plus modernes, comme Naruto.
Opening :
Triumvirat des années 90 : JoJo’s Bizarre Adventure – Stardust Crusaders de Hirohiko Araki, Hunter x Hunter de Yoshihiro Togashi et One Piece d’Eiichirô Oda
Les années 1990 sont l’ère où le manga shônen passe des combats d’arts martiaux aux combats de stratégies. Avec en particulier trois grands titres :
Stardust Crusaders (1989-1992) : Road trip vers l’Égypte !
Résumé :
Jôtarô découvre qu’il possède un pouvoir inné, un « stand« . Les stands sont des matérialisations de l’esprit humain qui permettent à chaque individu de se battre avec un pouvoir personnalisé et des règles différentes. Pour sauver sa mère, Jôtarô devra voyager jusqu’en Égypte et affronter DIO, l’ennemi mortel de sa famille.
Analyse :
Stardust Crusaders est la troisième partie de JoJo’s Bizarre Adventure mais peut se lire indépendamment. Les deux premières parties sont certes qualitatives, mais moins marquantes pour l’histoire du manga shônen. Elles s’apparentent plus à du manga gothique, de la science-fiction ou de la dark fantasy qu’à du shônen pur. Et surtout, leurs classiques combats d’arts martiaux font place dans cette partie à un nouveau pouvoir qui permet beaucoup plus de variété et de stratégies dans les combats, qui prennent alors une dimension plus amusante et ludique.
L’auteur s’inspire de films d’horreur, mais aussi de cartes de tarot pour développer les pouvoirs des stands. À partir des années 1990, en effet, les mangas s’inspirent davantage des jeux de cartes et des jeux vidéos.
Côté scénario, toutefois, ce manga reste assez classique, quoiqu’ayant un ton un peu décalé. L’idée d’un parcours avec plusieurs ennemis à vaincre pour sauver une femme en danger est clairement inspirée de la bataille du sanctuaire dans Saint Seiya. On trouve aussi plusieurs références à Hokuto no Ken et à Dragon Ball.
Opening :
Hunter x Hunter (1998-en cours) : le style « jeu vidéo » !
Résumé :
Gon rêve de devenir un citoyen d’élite Hunter, mais pour cela il doit passer un examen ultra-sélectif. Il y rencontre Léolio qui souhaite acquérir de l’argent pour financer ses études de médecine, Kirua qui tente d’échapper à l’emprise de sa famille d’assassins et Kurapika qui ne pense qu’à venger son clan, assassiné par la Brigade fantôme en raison de leurs yeux rouges aux pouvoirs spéciaux.
Analyse :
Yoshihiro Togashi s’inspire de JoJo’s Bizarre Adventure pour développer des combats plus humouristiques et stratégiques, dans un monde où chaque personnage se bat avec un pouvoir complètement différent.
Ce manga met en scène un examen d’entrée que le héros et ses amis doivent passer, au début de l’histoire, pour devenir Hunters. Ce qui n’est pas sans rappeler les terribles examens d’entrée à l’université auxquels les Japonais se préparent depuis leur plus jeune âge. Avec des épreuves bien plus drôles, cependant ! Cette idée de l’examen d’entrée devient alors un rite initiatique dans de nombreux shônen. On la retrouve notamment dans Naruto (très inspiré par Hunter x Hunter !) et dans Demon Slayer.
Au niveau des personnages et de l’histoire, il développe le thème de la vengeance et l’idée de l’organisation criminelle. Deux éléments également repris dans Naruto.
Opening :
One Piece (1997-en cours) : Pirates x Histoire du monde !
Résumé :
Luffy parcourt le monde avec son équipage à la recherche d’un trésor légendaire, le One Piece, et rêve de devenir le roi des pirates.
Analyse :
Probablement le plus gros succès commercial international de la bande dessinée japonaise ! Avec son univers original (des pirates qui parcourent les mers) et ses différentes îles inspirées du monde réel, One Piece fascine les jeunes lecteurs avides de récits d’aventure. Ce manga est aussi, un peu à l’instar de JoJo’s Bizarre Adventure, connu pour sa multitude de références culturelles.
Cependant, si JoJo se réfère principalement à la littérature, au cinéma, à la mode et à la musique, chez One Piece, on trouve en outre beaucoup de références mythologiques et historiques. Aussi bien des référence à des pirates historiques européens, qu’à l’histoire du Japon, ou encore à la mythologie nordique ! Ce qui rend ce manga à la fois très instructif et dépaysant. Avec un univers d’une richesse rarement égalée.
Néanmoins, One Piece essuie aussi quelques critiques, comme l’histoire qui s’éternise et le dessin inutilement sexualisé des personnages féminins…
Opening :
Triumvirat des années 2000 : Naruto de Masashi Kishimoto, Bleach de Tite Kubo et Fullmetal Alchemist (Hagane no Renkinjutsushi) de Hiromu Arakawa
Naruto (1999-2014) : la légende des ninjas !
Résumé :
Naruto est considéré comme l’idiot de sa classe et a grandi dans la solitude. Mais il s’est juré de devenir Hokage, le leader de son village de ninjas. Ce qu’il ignore, c’est qu’il a été volontairement mis à part car un terrible secret est scellé en lui : le maléfique démon-renard. Naruto parvient malgré tout à intégrer une équipe d’apprentis ninjas et à se lier d’amitié avec son rival, le brillant et dédaigneux Sasuke, lui aussi solitaire. Mais il ne sait pas encore que le destin les rendra ennemis et qu’il devra un jour affronter son ami d’enfance. Naruto parviendra-t-il à sauver l’âme de Sasuke, qui s’enfonce de jour en jour dans les ténèbres, et à le ramener au village ?
Analyse :
Les personnages de Naruto sont fortement inspirés par ceux de Hunter x Hunter, à tel point que certains vont jusqu’à parler de plagiat. Pour ne citer que quelques exemples : Ôrochimaru ressemble à Hisoka, Itachi à Irumi, l’Akatsuki à la Brigade fantôme, Sasuke à Kirua et à Kurapika.
L’idée de la dualité entre Naruto et Sasuke rappelle plutôt Ken et Shin dans Hokuto no Ken, ou Jonathan et Dio dans JoJo’s Bizarre Adventure. Dans Naruto, cependant, le conflit entre l’ancienne amitié et l’antagonisme croissant des deux personnages est poussé à son paroxysme et passionne les lecteurs… Si bien que tous les shônen ou presque des années 2000 et 2010 se mettent à imiter ce type de lien entre le naïf héros et son charismatique rival à la personnalité tourmentée !
La force de ce manga réside aussi dans son univers, inspiré par l’Histoire (les ninjas), les légendes et la mythologie japonaises. Masashi Kishimoto a d’ailleurs été récompensé pour avoir diffusé la culture japonaise à travers le monde. Son manga met aussi à l’honneur les valeurs traditionnelles japonaises : travail d’équipe, importance de la famille et sacrifice de l’individu au profit du groupe.
Enfin, Naruto est connu pour des épisodes particulièrement marquants, devenus quasi-mythiques. Comme le premier combat de Naruto et Sasuke dans la Vallée de la fin, qui est véritablement poignant. Et le combat fratricide de Sasuke et Itachi, très attendu par les fans et à la hauteur de leurs attentes. Dommage que toute la fin du manga, notamment l’affrontement final de Naruto et Sasuke, se révèle décevante.
De plus, comme One Piece, Naruto est souvent critiqué pour son sexisme. Les personnages féminins y sont tout simplement incapables de gagner un combat et finissent toutes femmes au foyer…
Opening :
Bleach (2001-2016) : les shinigami !
Résumé :
Ichigo Kurosaki, un adolescent de quinze ans, possède le don de voir les esprits. Alors qu’il rentre du lycée, il croise sur son chemin la route de Rukia Kuchiki, une Shinigami, qui pourchasse les Hollows, âmes perdues et maléfiques.
Analyse :
Imaginé par Tite Kubo, Bleach est un shônen spirituel, qui traite de la mort, de la rédemption et de l’amitié, à travers ses arcs narratifs épiques et fantastiques. Jugé un peu trop long et un peu trop répétitif surtout passé le tome 48, Bleach est rapidement devenu populaire pour son intrigue et le choix douteux de son éditeur de ne pas avoir mis un terme à la saga au moment opportun. Inspiré pour son character designer par Kitaro le repoussant (GeGeGe no Kitarô) de Shigeru Mizuki, Bleach mêle traditions et modernité, avec beaucoup de style et d’humour.
Les principaux antagonistes, les Hollows, sont donc largement inspirés des Yôkai, spectres vengeurs et malicieux du folklore japonais. Quant aux Shinigami, originellement apparus dans la pièce de théâtre Les suicides d’amour d’Amijima de Chikamatsu Monzaemon durant l’ère Edo, ce sont des passeurs d’âmes. Largement influencés par ses prédécesseurs, Saint Seiya et Dragon Ball en tête, Bleach a su apporter sa propre touche en créant un univers complexe composé de quatre mondes : la banlieue de Tôkyô, la Soul society (le monde des shinigami), le Hueco mondo (le monde des hollows) et l’Enfer.
Ce ne sont pas tant les combats que les voyages qui forgent la philosophie et la puissance de ce manga, où l’amitié, l’honneur, le sacrifice de soi, prennent parfois une tout autre dimension, du fait de son contexte singulier. Les combats sont dantesques et les armes qui sont déployées, les zanpakuto, ne sont pas sans rappeler les stands dans JoJo’s Bizarre Adventures. Au final, Bleach se détache de ses inspirations pour nous embarquer dans son propre univers, où chaque combat est avant tout une nouvelle façon d’appréhender positivement nos angoisses existentielles.
Opening :
Fullmetal Alchemist (2001-2010) : Univers steampunk !
Résumé :
Les deux frères Edward et Alphonse Elric recherchent la pierre philosophale, qui leurs permettrait de retrouver leurs corps perdus. Edward a perdu son bras droit et Alphonse a été scellé dans une armure lorsque, enfants, ils ont tenté de ressusciter leur mère décédée en utilisant une formule alchimique interdite. Les deux frères parviendront-ils à réparer leurs erreurs et à oublier le passé ?
Analyse :
Manga original qui s’inspire de la légende européenne de la pierre philosophale, Fullmetal Alchemist semble aussi se référer à Saint Seiya en ce qui concerne la thématique de la fraternité et de la difficulté de se détacher du passé. Les personnages sont plus développés psychologiquement et le ton est plus sombre que dans d’autres mangas shônen de la même époque.
Adapté en anime une première fois, il a connu un reboot d’une égale qualité avec Fullmetal Alchemist Brotherhood, dont l’intrigue finale est bien plus fidèle à l’édition papier, puisque la fin du manga n’était pas encore écrite lors de sa première diffusion. Ces deux séries, complémentaires, esquissent avec profondeur un univers dystopique et dictatorial, où la place de l’Armée et de la raison d’Etat sont sans cesse remises en cause. Sur fond de préceptes scientifiques, Fullmetal Alchemist déploie des antihéros qui prennent part malgré eux à une révolution. Nous emportant dans les sillages de son voyage, sur toile de fond d’exils et d’injustices, Fullmetal Alchemist aborde des thèmes comme la rédemption, le sacrifice, et les limites de la science et du progrès.
Fullmetal Alchemist est aussi, avec Demon Slayer de Koyoharu Gotouge, l’un des rares shônen véritablement célèbres à avoir été écrit par une femme : Hiromi Arakawa qui prend cependant pour nom de plume le prénom masculin Hiromu, de peur que les lecteurs n’aient pas confiance dans un manga de combat écrit par une femme…
Opening :
Triumvirat des années 2010 : Demon Slayer (Kimetsu no Yaiba) de Koyoharu Gotôge, My Hero Academia (Boku no Hero Academia) de Kôhei Horikoshi et Jujutsu Kaisen de Gege Akutami
Comme meilleur shônen des années 2010, certains vous citeraient bien sûr aussi L’Attaque des Titans (Shingeki no Kyojin) de Hajime Isayama. (Car, oui : officiellement, L’Attaque des Titans est un manga shônen !) Cependant, étant donné qu’il vise clairement un public plus âgé et ne peut pas être regardé par des enfants, on n’inclura pas L’Attaque des Titans dans ce classement et on le considèrera plutôt comme un manga seinen. (Catégorie de mangas destinée aux jeunes adultes.)
Demon Slayer (2016-2020) : Japon d’antan…
Résumé :
Pour tenter de retransformer sa sœur changée en démon, Tanjirô va devoir apprendre à se battre et devenir un Pourfendeur. Sa sœur Nezuko a acquis une force surnaturelle et, au lieu de devenir maléfique comme les autres démons, l’accompagne et le défend dans ses combats. Mais elle semble avoir perdu la parole, ainsi que la plupart de ses souvenirs humains. Le frère et la sœur devront se soutenir pour survivre dans un monde inspiré de l’ère Taishô du Japon (début du XXe siècle) et peuplé de cruels démons.
Analyse :
Demon Slayer, c’est l’alliance de l’univers de Naruto (avec cette fois des références aux samouraïs plutôt qu’aux ninjas), de la puissance émotionnelle de Saint Seiya et de nombreuses références à JoJo’s Bizarre Adventure. L’organisation des Piliers rappelle les Chevaliers d’Or dans Saint Seiya. Celle des Lunes, la Brigade fantôme de Hunter x Hunter ou l’Akatsuki de Naruto. Et le Souffle est une technique de combat inspirée de l’Onde dans JoJo’s Bizarre Adventure (que Koyoharu Gotôge semble préférer aux stands ?!).
Les démons qui se désintègrent au soleil rappellent aussi les vampires de JoJo. Enfin, l’idée d’avoir pour personnages principaux un duo de frère et sœur cherchant à réparer un évènement du passé vient peut-être de Fullmetal Alchemist ou de Bleach. Pas étonnant, donc que Demon Slayer soit l’un des mangas les plus populaires de ces dernières années. Le film d’animation Demon Slayer : Le train de l’infini en 2020 devient même le plus gros succès japonais au box-office mondial, détrônant Le voyage de Chihiro d’Hayao Miyazaki !
En gardant un héros profondément gentil et moral, Demon Slayer va à contrecourant des autres shônen contemporains, où la tendance est désormais plutôt à l’antihéros. Étant écrit par une femme, il est également moins sexiste que la majorité des shônen actuels. Et, comme Naruto, il contribue à démocratiser la culture japonaise. Enfin, le manga bénéficie d’une adaptation animée magnifique par le studio Ufotable. À voir absolument !
Opening :
My Hero Academia (2014-2024) : Marvel vibe !
Résumé :
Izuku Midoriya (surnommé « Deku », « bon à rien ») fait partie des 20% d’humains à ne pas posséder de super-pouvoirs. Pourtant, il décide de s’accrocher à son rêve et de devenir l’un des meilleurs super-héros.
Analyse :
My Hero Academia met en scène un univers inspiré des comics de super-héros américains, inédit dans un manga ! Dans la même catégorie, on peut citer le manga Mashle, qui s’inspire d’Harry Potter. Preuve de la mondialisation de la pop culture ? Le fait est que les mangaka modernes semblent chercher de l’inspiration du côté des sagas à succès occidentales. Ou bien essaient de surfer sur le succès de ces sagas. Enfin, il faut rappeler que les auteurs de mangas se sont toujours inspirés de littérature et de cinéma occidental, quoique pas de manière aussi évidente.
Malgré cet univers atypique, My hero Academia reste un manga plutôt classique, quoique réussi. Et les personnages sont des archétypes : la relation Deku/Bakugo est d’ailleurs 100% inspirée de Naruto/Sasuke !
Opening :
JuJutsu Kaisen (2018-2024) : Occultisme et démons…
Résumé :
Le lycéen Yûji se retrouve par erreur possédé par un puissant démon. Il va devoir devenir un exorciste affrontant les démons, tout en se sachant probablement condamné car il lui faudra un jour éliminer le démon dont il est devenu le réceptacle.
Analyse :
Comme Demon Slayer, Jujutsu Kaisen met en scène des humains aux prises avec des démons. Et l’idée du héros possédé par un être maléfique vient probablement du démon-renard dans Naruto. Comme dans le cas de Demon Slayer et My Hero Academia, le scénario reste donc principalement du recyclage d’anciens shônen mangas. Preuve que le shônen, enfermé dans des codes parfois contraignants, peine aujourd’hui à se renouveler.
Outre ce côté un peu négatif, Jujutsu Kaisen n’en est pas moins l’un des plus gros succès de ces dernières années. Grâce, notamment, à des personnages extrêmement populaires auprès du public. On pense bien sûr au fameux Satoru Gojo !
Opening :
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Rédigé par Umeboshi
Rédactrice, Relectrice SEO, Community Manager, enfant prodige, passionnée d’univers gothiques, mangaphile, parle le japonais couramment, a rédigé une thèse de 80 pages sur JoJo’s Bizarre Adventure.
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