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Cougar Town est disponible sur Disney+ : une sitcom qui n’a pas marqué les esprits à sa sortie en France et pourtant…

A l’aube des années 2010, Cougar Town débarque à la télévision française, enfin…pas tout à fait, puisque le programme est cantonné à OCS Happy, puis Téva. Ces chaînes, en particulier Téva (Groupe M6) ne sont pas accessibles au grand public. Téva est une chaîne privée, dont le cœur de cible est la femme responsable des achats du foyer de moins de 50 ans -ou toute personne qui supporte le joug d’une charge mentale aussi pharaonique que le temple de Toutankhamon-. Malgré le succès relatif de la série, qui passera ensuite sur NRJ12, puis Chérie 25, Cougar Town ne connaîtrait jamais en France le succès qu’elle a pu avoir aux Etats-Unis. Faute de sa diffusion ?

Peut-être. Peut-être pas.

Synopsis de Cougar Town

A l’heure des Desparate Housewife, Jules Cobb, riche célibataire de 40 ans alcoolique, interprétée par l’excellente Courtney Cox -nominée pour un Golden Globe-, débarque sur nos écrans. Jules Cobb c’est l’anti Bree Van Der Kamp : elle est délurée, prête à tout pour aider ses proches, à l’aise avec sa sexualité, portée sur la bouteille. Son entourage ? Son fils Travis (Dan Byrd), 17 ans. Bobby Cobb (Bryan Van Holt), son ex-mari. Laurie Keller (Busy Phillips), sa jeune employée écervelée, et Ellie Torres (Christa Miller Torres), sa voisine médisante, récemment devenue mère de famille à plus de 40 ans avec son mari, Andy (Ian Gomez). Sans oublier son voisin et pote de journal, Grayson Ellis (Josh Hopkins). Ensemble, ils forment la bande du Cul-de-sac, telle qu’elle se nomme rapidement. Et nous entraîneront dans leurs péripéties au cours de six saisons.

Notre avis pas du tout objectif

Cougar Town, la série cross-over entre F.R.I.E.N.D.S et Scrubs

Contrairement à ce que son titre suggère, Jules Cobb ne restera pas longtemps dans la jungle citadine des cougars. Tout comme Grayson Ellis, son voisin « pote de journal », qui enchaîne les jeunes conquêtes. Les créateurs de la série, Bill Lawrence et Kevin Biegel s’en sont même excusés au cours d’un communiqué officiel, expliquant que Cougar Town était davantage une série portée sur l’amitié et l’alcool. Le « scandale » -pour toute personne qui aurait vécu dans une grotte loin de Sex and The City et de Samantha-, est vite retombé. En quelques épisodes, les cougars vont donc laisser place à cross-over de F.R.I.E.N.D.S et Scrubs !

Pour cause : les acteurs de la mythique sitcom F.R.I.E.N.D.S Jennifer Aniston, Lisa Kudrow et Matthew Perry sont invités au cours de divers épisodes. Il existe de nombreuses références discrètes mais bien identifiées par les fans pour jouer sur la nostalgie ! En même temps, avec Courtney Cox dans le rôle titre, pouvait-il en être autrement ?

Parallèlement, Bill Lawrence, qui est aussi le créateur de Scrubs, s’amuse à glisser de nombreux personnages de son univers médical déjanté. A commencer par Ellie Torres, interprétée par l’actrice Christa Miller, qui joue la femme du Dr Perry Cox dans Scrubs. Mais qui n’est autre que la dulcinée de Bill Lawrence dans la vraie vie. De nombreux acteurs de Scrubs se prêteront donc eux aussi au jeu et viendront compléter le casting 5 étoiles !

Les deux univers se marient étrangement bien et donnent naissance à leur propre monde. Davantage centré sur les aléas de la vie quotidienne d’une bande d’amis quarantenaires, vivant dans un Cul-de-sac, d’humour scabreux et d’alcool.

Des personnages attachants

Comme dans toute sitcom réussie, les personnages deviennent rapidement attachants. Toute la bande du Cul-de-sac créé une dynamique amicale dont il serait difficile de se lasser.

Plus particulièrement Jules Cobbs (Courtney Cox) et Greyson Ellis (Josh Hopkins). Leurs arcs narratifs respectifs et leur évolution sont vraiment intéressants, tout comme ceux de l’ex-mari de Jules, Bobby Cobb (Bryan Van Holt). Bobby est certainement le personnage qui évolue le plus et le moins à la fois. Sa trajectoire permet à Jules de prendre son envol, et de devenir la femme incroyable qui sommeillait en elle.

Les performances de Christa Miller (Ellie Torres) et Ian Gomez (Andy Torres) portent la série autour du pilier qui les fédèrent : Courtney Cox. Que ce soit par leur jeu comique ou dramatique, chacun et chacune confèrent une personnalité attachante au personnage qu’il ou elle interprète. Christa Miller, abonnée aux rôles de Queen Bee, garce et médisante, brille par le cynisme de son jeu. Ian Gomez interprète quant à lui son mari doux, attentionné et gentil, dont l’aboutissement narratif est attendrissant.

Enfin, la prestation de Busy Phillips (Laurie Keller), méritait nettement sa nomination en tant que meilleure actrice dans un second rôle dans une série télévisée comique aux Critics’ Choice Television Award. Dynamique, mais écervelée, caricature de la blonde qu’elle incarnait déjà dans FIB : fausses blondes infiltrées, elle sait jouer de son image tout en créant toute une palette émotionnelle riche et complexe qu’elle insuffle à son personnage. Les duos qu’elle forme avec Courtney Cox, Christa Miller, ou Dan Byrd (Travis, le fils de Bobby et Jules) sont hilarants.

Une sitcom légère, mais lucide

Cougar Town s’adresse à un public averti : la série évoque sans équivoque le sexe et l’alcool. De faîte, la diffusion à une heure de grande écoute a dû freiner plus d’un média francophone à l’époque ! Pour autant, la nudité n’est pas de mise, et le male gaze autour de Courtney Cox est contrebalancé par des plans sur la parure abdominale de Josh Hopkins. En un mot : rien de choquant. C’est surtout la façon d’aborder librement la sexualité qui a dû être sujet à controverses.

De plus, la sitcom porte un autre regard sur la parentalité, sur la masculinité, sur le couple, le plaisir, le désir féminin. Elle aborde la difficile conciliation entre le rôle de parents et celui d’adulte, tout en nous proposant des personnages qui aiment laisser vivre et exprimer l’enfant qui sommeille toujours en eux. En cela, Cougar Town se détache totalement de la représentation de la famille nucléaire traditionnelle, sans jamais tomber dans le jugement. Elle ne tombe pas non plus dans le sentimentalisme, malgré quelques passages émouvants.

Comme un bon vin, la série est en cela bien équilibrée et s’est bonifiée avec le temps.

Le rythme est intense, les dialogues rebondissent tout comme les quiproquos, les gags, et les situations ubuesques. Chaque épisode est un concentré d’humour qui se laisse regarder. Il y a aussi des passages plus profonds, notamment avec l’arrivée du père de Jules. Ou d’autres, axés sur l’exploration des sentiments et des fêlures de Laurie. Sans jamais tomber dans le drame ou le pathos, Cougar Town sait rester légère, même lorsqu’elle aborde l’addiction avec beaucoup plus de lucidité sur son sujet que bien d’autres fictions.

S’il y avait une véritable critique à lui adresser, c’est l’absence de trame de fond, et les plaisanteries, qui tirent parfois sur la lourdeur.

En conclusion,

Les années ont passé depuis le dernier épisode, et la série, comme un bon vin, a bien vieilli. Ce n’est pas la sitcom du siècle, mais l’on passe un bon moment en compagnie de la bande du Cul-de-sac. Alors pourquoi Cougar Town n’a-t-elle pas eu autant de succès que F.R.I.E.N.D.S, Malcom ou Scrubs ? Parce qu’elle n’a jamais eu le privilège d’être diffusée sur l’une des six chaînes principales, malgré son carton aux Etats-Unis. Si les critiques françaises étaient plutôt acerbes à l’époque (comme elles ont pu l’être pour Ally McBeal, Sex and The City), aujourd’hui, elles reviennent plutôt favorablement.

Jules incarne une quarantenaire à la recherche de son équilibre familial. Les diffuseurs avaient-ils à ce point peur que les femmes ne se ruent sur du bon vin, s’interrogent sur leurs relations ou se questionnent sur leur désir ? Ou que les hommes s’interrogent sur leur parentalité ? Une chose est certaine : Cougar Town est maintenant disponible en streaming et il serait vraiment dommage de passer à côté.

Cet article est dédié à Matthew Perry.

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Tsilla Aumigny

Rédigé par Tsilla Aumigny

Rédactrice en Chef, ex-Enseignante en Lettres Classiques certifiée, Autrice de roman, Scoute toujours, Jedi à ses heures perdues, Gryffondor.

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