JoJo’s Bizarre Adventure est un manga énormément influencé par le cinéma et par la littérature occidentale… On y trouve des inspirations extrêmement variées, avec des références à Alien, à Indiana Jones, à Hellraiser, au Parrain ; à l’acteur Erich Von Stroheim, à Clint Eastwood ; à de vieux films de zombies obscurs ; ou encore à des films d’Hitchcock et de Tarantino. Difficile donc, de retrouver toutes les sources d’inspiration de l’auteur ! C’est pourtant ce sur quoi ont enquêté nos courageux rédacteurs…
Pour trouver les inspirations de JoJo’s Bizarre Adventure, penchons-nous sur les goûts de l’auteur… À votre avis, quels sont les films préférés d’Araki ??
Dans l’artbook JoJo-a-gogo, Araki explique qu’il aurait voulu être réalisateur, s’il n’avait pas été mangaka. Mais à son époque, il était difficile de se procurer le matériel et de faire des études de cinéma, d’où sa préférence pour la bande dessinée. Il a cependant écrit plusieurs ouvrages de critiques de films, expliquant au passage les genres cinématographiques dont il s’est inspiré pour son manga…
Araki affirme que son genre de film préféré est le thriller !
Dans l’ouvrage Araki Hirohiko no chō hen’ai! Eiga no okite [Les meilleurs films selon Hirohiko Araki ! Les règles d’un bon film], il donne son top 20 des meilleurs thrillers, avec en tête Heat (1995), La Grande Evasion (1963) et Taken (2008).
Dans Manga in Theory and Practice, il raconte aussi avoir initialement appris l’art de la mise en scène en étudiant les films d’Hitchcock. Notamment avec l’ouvrage Hitchcock/Truffaut, qui regroupe des interviews du cinéaste. Ce livre lui a également donné des techniques pour développer la psychologie des personnages. Et quelques règles à suivre comme la célèbre citation d’Hitchcock : “Meilleur le méchant, meilleur le film.” (« The more successful the villain, the more successful the picture. »)
Hitchcock est en effet connu pour ses atmosphères de suspense. Mais il est également reconnu pour ses personnages complexes, qui sont souvent en proie à des souffrances psychiques. Comme par exemple Psychose, qui traite de la psychose associée à l’époque au dédoublement de la personnalité, La maison du docteur Edwardes sur le sujet de l’amnésie, ou encore L’Inconnu du Nord-Express sur le thème de l’étranger inquiétant qui est aussi un double. Tous ces films reprennent les grandes théories de son époque et les distillent dans un jeu de clair-obscur qui ont fait la marque de fabrique du réalisateur. Une véritable inspiration pour Araki.
On connaît également le goût d’Araki pour les westerns…
En particulier les westerns spaghetti italiens, avec Clint Eastwood : Le Bon, la Brute et le Truand, Pour une poignée de dollars, Impitoyable… Le cadre des westerns lui inspire les paysages désertiques de Stardust Crusaders, puis bien sûr l’arc de Steel Ball Run. Son style décalé fait que ces deux arcs relèvent énormément du western spaghetti !
Mais Araki est aussi un grand connaisseur de films d’horreur…
C’est là qu’il puise notamment des idées pour les stands ! Il a d’ailleurs écrit un ouvrage théorique entier sur ce sujet : Araki Hirohiko no Kimyô na Horror Eiga-ron [L’analyse bizarre de films d’horreur d’Hirohiko Araki], inédit en France. Dans ce livre, il donne le top 20 de ses films d’horreur préférés : le premier est Zombie, le crépuscule des morts-vivants de George A. Romero, sorti en 1978.
C’est un film qui présente à la fois des scènes très gores et des zombies volontairement ridicules. Et qui, là encore, est donc plus proche d’une parodie. Il s’agit également d’une critique de la société de consommation, car les zombies représentent une foule anonyme de consommateurs qui, même après leur mort, sont éternellement attirés par les centres commerciaux, mais ne savent même plus pourquoi. Le film utilise donc l’horreur pour refléter la société contemporaine.
Dans son essai sur les films d’horreur, Araki explique que les zombies sont ses monstres préférés car ce sont ceux qui permettent le mieux de représenter la société. Ils peuvent également faire penser à une foule de salariés, tous identiques.
Enfin, son manga est parsemé de références à de vieux films d’horreur des années 1980 : The Thing, Le Blob, Fright Night (Vampire, vous avez dit vampire ?), Basket Case (Frère de sang), Christine, Jeu d’enfant (Chucky), Hellraiser, Vendredi 13 VI : Jason le Mort-Vivant…
Enfin, on peut noter l’influence du giallo (film noir italien) sur l’œuvre d’Araki :
Dans l’ouvrage JoJo’s Bizarre Adventure. Le diamant inclassable du manga (2019), Frederico Anzalone souligne l’influence importante du giallo, en particulier au début de la série. Là encore, Araki s’inspire de la mise en scène de ces films policiers italiens pour susciter l’angoisse ou le suspense. Dans le manga, le père de Dio est d’ailleurs nommé d’après Dario Argento, l’un des plus célèbres réalisateurs de giallo.
De manière générale, Araki apprécie beaucoup le cinéma italien, que ce soit le giallo, les films d’horreur, ou encore les westerns spaghetti. Dans son essai sur les films d’horreur, il consacre d’ailleurs tout un paragraphe aux films de zombies italiens !
Toujours dans la catégorie des vieux films italiens, donc, Frederico Anzalone [JoJo’s Bizarre Adventure : Le diamant inclassable du manga, 2019] cite le film gothique Le Masque du Démon (1960) de Mario Bava. C’est là qu’Araki aurait trouvé l’idée du masque de pierre !
Pour résumer, donc : thriller, horreur, giallo et western spaghetti ! C’est ce qui constitue les principales inspirations de JoJo’s Bizarre Adventure.
Mais il y aurait encore plus à faire en étudiant une par une chaque référence… À bientôt, donc, dans de prochains articles !
To be continued…
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Rédigé par Umeboshi
Rédactrice, Relectrice SEO, Community Manager, enfant prodige, passionnée d’univers gothiques, mangaphile, parle le japonais couramment, a rédigé une thèse de 80 pages sur JoJo’s Bizarre Adventure.
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