Nouvel article consacré aux JoJo références ! On a étudié précédemment les références littéraires… Intéressons-nous maintenant au cinéma et à son impact dans la saga JoJo’s Bizarre Adventure !
Vous êtes fan de cinéma et vous voulez parfaire votre culture ou réviser vos classiques ? Vous êtes fan de JoJo et vous souhaitez tester vos connaissances ? Ou bien, êtes-vous à la recherche de LA perle rare ?
Qui que vous soyez, voici une watchlist spéciale JoJo’s Bizarre Adventure qui devrait réussir à vous occuper…
JoJo références : 3 films à voir par saison…
Partie 1 : Phantom Blood
Dead Zone de David Cronenberg (1983) :
Une référence au titre du film et au nom du réalisateur sur la bouteille d’alcool que Dio boit au chapitre 9, lorsqu’il erre dans les rues de Londres, peu avant de découvrir les pouvoir du masque. Dead Zone est l’adaptation d’un roman de Stephen King, auteur auquel on trouve beaucoup d’autres références tout au long de la série. Le réalisateur David Cronenberg, dans Dead Zone mais aussi dans d’autres films comme La mouche (1986), met en scène des personnages qui subissent des transformations bizarres et acquièrent des pouvoirs qu’ils ne contrôlent pas. Dans La mouche, il aborde le thème de la fusion entre êtres vivants, ce qui inspire peut-être l’échange équivalent dans JoJolion.
Blade Runner de Ridley Scott (1982) :
Dans une interview parue en 2018 dans le magazine Kotoba de la Shueisha, Araki explique que le personnage de Roy Batty, le leader marginal de la rébellion des androïdes a notamment inspiré le design de Dio. Blade Runner est un film qui se distingue par cet antagoniste mémorable, et qui applique donc bien la maxime d’Hitchcock : « Meilleur est le méchant, meilleur est le film » !
Quant au design de Dio enfant, Frederico Anzalone (dans son livre JoJo’s Bizarre Adventure : Le diamant inclassable du manga, 2019) explique que, comme tous les blonds dans les mangas de l’époque, il est probablement inspiré de l’acteur suédois Björn Andrésen. Ce dernier était en effet un véritable phénomène dans le Japon des années 80. Il est connu pour son rôle dans Mort à Venise de Luchino Visconti (1971) où il joue Tadzio, « l’ange blond » à la beauté fatale.
Pour résumer rapidement ce phénomène :
Ce jeune acteur de quinze ans, à la beauté androgyne, est présenté par les magazines japonais comme « le garçon le plus beau du monde » et devient rapidement l’idole du Japon. Il prête d’abord ses traits à Oscar dans La Rose de Versailles (Lady Oscar) de Riyôko Ikeda. Puis, il est à l’origine de l’apparition du personnage blond séduisant dans les shônen des années 80. Auparavant, les personnages de manga étaient presque tous bruns ! Et c’est la raison pour laquelle dans Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque) de Masami Kurumada, le chevalier de la beauté, Aphrodite des Poissons, est suédois !
L’acteur, qui était très jeune à l’époque – et pas du tout préparé à cette hystérie collective autour de sa personne – garde un très mauvais souvenir de sa surreprésentation dans les médias japonais, que ce soit dans les publicités, les magazines, ou les mangas. Son premier rôle dans Mort à Venise, et les conséquences qui en ont découlées, l’ont complètement dégoûté du métier d’acteur.
Le jour des morts-vivants de George A. Romero (1985) :
Film d’horreur « spaghetti », par George A. Romero, le même qui a réalisé Zombie, le crépuscule des morts-vivants, qu’Araki cite comme son film d’horreur préféré dans l’ouvrage Araki Hirohiko no Kimyô na Horror Eiga-ron [L’analyse bizarre de films d’horreur d’Hirohiko Araki]. Le jour des morts-vivants est une des suites de ce film. Et, comme le premier, il met en scène des zombies ridicules et grotesques, tout en étant extrêmement gore.
La scène où des mains surgissent brusquement du mur derrière Erina est une référence à la scène d’ouverture du film. On trouve plus loin dans le film une tête décapitée qui bouge encore, tel Dio à la fin de Phantom Blood. Ou encore deux zombies enchaînés à un mur qui, physiquement, rappellent Bruford et Tarkus. Et un personnage qui meurt coupé en deux, de la même manière que Zeppeli.
Le film se distingue aussi par son héroïne, Sarah : un personnage féminin fort qui doit se battre pour s’affirmer dans un monde d’hommes. On sait que la précédente série d’Araki, Gorgeous Irene, avait été annulée car le public ne voulait pas d’une héroïne dans un manga shônen. Au début de JoJo, l’auteur a donc dû renoncer à son héroïne rêvée, et doit se contenter d’Erina, qui est un personnage extrêmement sexiste. Mais il compense visiblement en faisant des références à de nombreuses œuvres féministes.
…Cependant, les scènes gores du manga ne proviennent pas uniquement de ce film : les assemblages de cadavres grotesques que Tarkus laisse sur son chemin rappellent plutôt le cadavre de créature découvert au début du film The Thing de John Carpenter (1982). L’idée des tentacules reliées à la tête de Dio vient possiblement aussi de The Thing.
Référence bonus n°1 : L’arrivée d’un train en gare de La Ciotat des frères Lumière (1896)
L’un des tous premiers courts-métrages de l’histoire du cinéma ! À l’époque, il avait terrifié les spectateurs, qui avaient l’impression que le train arrivait droit sur eux ! La mise en scène du manga est un clin d’œil à ce film très célèbre.
Référence bonus n°2 : Hellraiser : Le Pacte de Clive Barker (1987)
Araki raconte dans son essai sur les films d’horreur que les designs étranges des personnages d’Hellraiser (monstres bizarres, personnages androgynes…) l’ont parfois influencé dans son manga.
Etant donné que le film date de septembre 1987, j’aurais probablement dû le classer ailleurs que dans la rubrique consacrée à Phantom Blood, qui était déjà presque achevé à cette époque. Cependant, je ne peux pas croire qu’il n’y ait pas du tout de lien. Car c’est quand même les deux seuls endroits où j’ai vu des gens aspirer du sang avec leurs mains…
Âmes sensibles, attention : ce film aussi est très gore !
Partie 2 : Battle Tendency
Indiana Jones et les Aventuriers de l’Arche perdue de Steven Spielberg (1981) :
Pour le thème de l’archéologie, le côté « aventurier » de Joseph, et la présence des nazis. Mais on trouve aussi dans Battle Tendency une référence à la scène du wagon de mine, qui se situe quant à elle dans le second Indiana Jones : Le temple maudit.
En passant, le nom « Steven Spielberg » aurait aussi inspiré les noms de tous les JoJo, car Araki disait vouloir qu’ils portent un nom et un prénom qui commencent par le même son pour former une allitération dans le style de « Steven Spielberg ».
Enfin, le graphisme du titre JoJo’s Bizarre Adventure (où le mot « JoJo » est courbé et écrit en caractères de tailles décroissantes) semble inspiré de celui du titre Indiana Jones, très reconnaissable et par ailleurs souvent parodié.
Alien, le huitième passager de Ridley Scott (1979) :
Pour l’épisode du cerveau d’AC/DC. La grotte où Santana est découvert rappelle aussi les décors du film.
Araki raconte également que c’est la première fois qu’il a vu une héroïne intéressante dans un film. Ripley a donc possiblement inspiré ses personnages de femmes combattantes : Lisa-Lisa, et plus tard Jolyne.
Rambo 2 : La Mission de George P. Cosmatos (1985)
La célèbre scène où Joseph met le bandeau de Caesar avant d’affronter Wham est une référence à ce film. A la fin du film, Rambo récupère un lambeau de la robe de sa défunte coéquipière et s’en fait un bandeau, juste avant d’attaquer l’ennemi pour la venger.
Araki raconte aussi que le design de ses personnages dans les premières saisons est inspiré d’acteurs très musclés comme Sylvester Stallone et Arnold Schwarzenegger.
Référence bonus : La Grande Illusion de Jean Renoir (1937)
Un film de… 1937 ! Joseph aurait pu le voir au cinéma.
Erich Von Stroheim, acteur et réalisateur, était spécialisé dans les rôles de méchants officiers allemands, dans des films sur la Première Guerre mondiale. La Grande Illusion est un classique du cinéma, et Stroheim y joue un de ses rôles les plus célèbres : le commandant Von Rauffenstein. Dans les années 1940, il a aussi joué des méchants officiers et médecins nazis, par exemple dans Les cinq secrets du désert (1943) et L’étoile du Nord (1943).
Partie 3 : Stardust Crusaders
Le Bon, la Brute et le Truand de Sergio Leone (1966) :
Juste pour voir Clint Eastwood, l’acteur qui a inspiré Jôtarô ! Araki raconte que c’est le premier film de Clint Eastwood qu’il a vu. Son père l’avait emmené le voir au cinéma quand il était petit.
Un autre film de Clint Eastwood qu’Araki cite souvent est L’Inspecteur Harry de Don Siegel (1971). La célèbre pose de Jôtarô pointant du doigt le lecteur est peut-être inspirée des affiches de ce film, où l’acteur brandit son revolver comme pour mettre quelqu’un en joue. Le tempérament impassible et le sang-froid de Jôtarô viennent également des différents rôles de Clint Eastwood.
Psychose d’Alfred Hitchcock (1960) :
Le passage dans l’hôtel d’Enya est inspiré de Psychose.
Christine de John Carpenter (1983), Jeu d’enfant (Chucky) de Tom Holland (1988), Les griffes de la nuit de Wes Craven (1984), Le Blob de Chuck Russel (1988) :
Respectivement pour les stands Wheel of Fortune, Ebony Devil, Death XIII et Yellow Temperance. Si l’auteur regarde autant de films d’horreur et a même écrit un essai dessus, c’est que ces films constituent des sources intarissables d’idées pour les stands !
Dans le N°1 du JoJo Magazine, Araki explique que l’idée générale des stands lui serait venue du film Frère de sang (Basket Case) de Frank Hennenlotter (1982), où le héros est un personnage divisé en deux puisqu’il transporte son frère siamois caché dans un panier. Ce dernier est une sorte de monstre qui l’aide en s’attaquant à ses ennemis.
Partie 4 : Diamond is unbreakable
Twin Peaks (série télévisée de Mark Frost et David Lynch, 1990-1991) :
Série culte des années 90, célèbre pour son ton parfois surréaliste et pour ses personnages étranges, comme la « dame à la bûche ».
L’agent Dale Cooper, aux méthodes d’investigation paranormales et atypiques, enquête sur le meurtre d’une lycéenne dans la petite ville fictive de Twin Peaks, où tous les habitants ont des choses à cacher. Cette série policière aurait inspiré la trame globale de la partie 4 de JoJo.
On peut ajouter que personnage de Yukako rappelle un peu la lycéenne Audrey Horn : romantique, excentrique, et un peu inquiétante. Et l’idée de l’éternelle émission de radio de Morioh vient sans doute aussi de Twin Peaks, où les habitants tombent toujours sur la même série lorsqu’ils allument la télévision !
L’exorciste de William Friedkin (1973) :
Les personnes auxquelles s’attache le stand Cheap Tricks doivent monter et descendre les escaliers en rampant sur le dos à la manière d’une araignée, imitant une scène du film d’horreur L’exorciste.
Firestarter de Mark L. Lester (1984) :
Une référence se trouve dans le titre d’un chapitre. Encore un film tiré d’un roman de Stephen King…
Dans son essai sur les films d’horreur, Araki donne un classement de ses films préférés adaptés de Stephen King. Le premier est Misery, où un célèbre auteur est attaqué par l’une de ses fans !
Comme adaptation de Stephen King, je peux aussi vous conseiller Carrie au bal du diable de Brian de Palma (1975) : le film que, dans Manga in Theory and Practice, Araki dit avoir préféré à Star Wars !
Partie 5 : Golden Wind
Le Parrain de Francis Ford Coppola (1972) :
Plusieurs scènes inspirées de ce film dans la partie 5. Et on en trouve une autre encore dans la partie 8, JoJolion.
Reservoir Dogs de Quentin Tarantino (1992) :
Film de gangsters. On trouve dans la partie 5 une scène tirée de ce film. Et c’est vrai que l’organisation décrite par Araki ressemble plus à une association de gangsters qu’à la mafia italienne.
Mais on trouve aussi des références à ce film dans la partie 9, The JoJolands.
Usual Suspects de Bryan Singer (1995) :
Autre film de gangsters à la narration non-linéaire. Intéressant pour le personnage de Diavolo.
Partie 6 : Stone Ocean
Memento de Christopher Nolan (2000) :
Pour le stand Jail House Lock.
Memento est un film à narration non-linéaire, entièrement construit à l’envers car le personnage principal, qui recherche l’assassin de sa femme, est incapable de conserver ses souvenirs plus de quelques secondes. Ses seuls points de repères sont les petites notes qu’il écrit à chaque fois à l’attention de lui-même.
Fight Club de David Fincher (1999) :
Une référence au titre du film. C’est un film connu pour son plot twist, dont s’est inspiré Araki.
Le Sixième Sens de M. Night Shyamalan (1999) :
Le film qui passait à la télé et dont Jolyne a spoilé le plot twist !
Dans les saisons 5 et 6, Araki cite énormément de films à narration non-linéaire ou à plot twists. Il semble réfléchir aux différentes techniques de narrations, et aux moyens de surprendre le lecteur.
On trouve en outre de plus en plus de références au cinéma indépendant, avec par exemple les films de Tarantino. Araki choisit toujours des films à succès, mais qui se démarquent également par leur originalité, ou par leur style décalé, ou encore par leur recherche artistique… C’est qu’il vise lui aussi à être le Hitchcock ou le Tarantino du manga : à la fois très populaire et reconnu artistiquement.
Partie 7 : Steel Ball Run
Pulp fiction de Quentin Tarantino (1994) :
Référence à la scène de la montre, pour le flash-back du président.
L’équipée du Cannonball (Titre original : The Cannonball run) de Hal Needham (1981) :
Comédie mettant en scène un rally automobile. Elle a inspiré le titre de l’arc.
Le dernier jour de la colère de Tonino Valerii (1967) :
Western spaghetti auquel on trouve plusieurs références dans les parties 3 et 7. Les répliques « Leçon 1 », « Leçon 2 », etc. de Gyro, par exemple, sont tirées de ce film. Etant donnée la date du film, Araki l’a probablement vu quand il était enfant.
Partie 8 : JoJolion
Âmes sensibles, attention : Watchlist 100% films d’horreur !
Scream de Wes Craven (1996) :
Une référence à l’axiome selon lequel la personne qui monte à l’étage dans un film d’horreur se fait tuer systématiquement !
Shining de Stanley Kubrick (1980) :
Eh oui, encore Stephen King…
Une référence à la scène de la baignoire dans la partie 8. Mais on trouvait également une référence à la scène où Jack défonce une porte à coups de hache dans la partie 3, Stardust Crusaders.
Saw de James Wan (2004) :
L’appartement piégé où enquêtent Jôsuke et Yasuho au début de l’histoire permet de faire un clin d’œil aux pièges de la saga.
…Bon visionnage, faîtes de beaux rêves, et à bientôt dans de prochains articles !
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Rédigé par Umeboshi
Rédactrice, Relectrice SEO, Community Manager, enfant prodige, passionnée d’univers gothiques, mangaphile, parle le japonais couramment, a rédigé une thèse de 80 pages sur JoJo’s Bizarre Adventure.
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