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L’univers visuel très riche de JoJo’s Bizarre Adventure mêle inspiration du cinéma, de la mode, du manga Hokuto no Ken, ou encore de la statuaire de la Renaissance italienne…

Les fameuses « JoJo poses », qui intriguent souvent les lecteurs, ont été analysées de manière approfondie par Frederico Anzalone dans son livre JoJo’s Bizarre Adventure : le diamant inclassable du manga. On trouve aussi des décryptages des références qui se cachent derrière chaque pose dans les pages de fandoms et d’encyclopédies, que nous vous encourageons à consulter. Voici notre analyse de la fonction des poses dans le manga…

Fonction n°1 des JoJo poses : Le rythme ! L’influence du kabuki.

Le rythme des mangas shônen, avec ralentis et arrêts sur images dans les moments-clés de l’histoire, ou encore apparitions de personnages accompagnées de grandes onomatopées, est bien évidemment inspiré du théâtre kabuki. Dans le kabuki, les acteurs prennent des poses artificielles lorsqu’ils entrent en scène ou pour souligner un moment-clé de l’histoire. Et ces poses, appelées « mie », sont accompagnées de grands effets sonores, comme les poses dans JoJo sont accompagnées de grandes onomatopées. Les « mie » servent à exprimer une émotion, à rendre un personnage stylé, ou simplement à mettre en valeur un moment marquant. Et les poses dans JoJo’s Bizarre Adventure sont utilisées de manière à peu près similaires.

Toutefois, les poses de JoJo sont aussi très fortement inspirées par l’art occidental : les corps cambrés ou tordus dans des positions impossibles rappellent plutôt la statuaire maniériste de la Renaissance italienne. Dans le kabuki, il existe bien des poses cambrées (« ebizori », ou « pose de la crevette »), mais elles sont réservées aux personnages féminins. Pour les guerriers, le kabuki privilégie les poses vers l’avant, qui évoquent la menace, plutôt que les poses penchées vers l’arrière qui sont d’une part jugées trop gracieuses, et d’autre part associées à de la peur ou de la retenue.

Fonction n°2 des JoJo poses : Le « bizarre » ! L’esthétique du grotesque et de l’étrange

Les poses ne sont pas utilisées de la même façon selon les personnages, ni selon les saisons. Par exemple, dans Phantom Blood, les poses sont bizarres, grotesques ou malaisantes, tandis que dans Battle Tendency, elles sont beaucoup plus érotiques. La raison en est que Phantom Blood est une saison inspirée par la littérature gothique et le cinéma d’horreur. Mais encore l’esthétique que l’on appelle « Unheimliche » en allemand (terme freudien), « uncanny » en anglais, et « l’inquiétante étrangeté » ou plus simplement « l’étrange » en français.

L’idée de cette esthétique est de provoquer la peur ou le malaise par l’introduction d’éléments bizarres dans un cadre familier. Ainsi, au tout début de Phantom Blood, Dio est le premier (et le seul !) personnage à faire des poses, ce qui le rend bizarre et inquiétant, voire monstrueux, aux yeux des autres personnages. Il a aussi tendance à tourner la tête brusquement, à apparaître à l’improviste, ou à s’attaquer gratuitement à quelque chose ou à quelqu’un puis à faire comme s’il ne s’était rien passé… Cette attitude un peu absurde est décalée par rapport au cadre initialement réaliste du manga.

Une inspiration littéraire ?

On peut mettre cela en perspective avec le roman Dracula de Bram Stocker (l’une des sources d’inspiration du manga), où le vampire (qui se fait au début passer pour un humain un peu excentrique) terrifie Jonathan Harker d’abord par maints détails étranges, puis par un comportement franchement anormal. Par exemple, il descend un mur à toute vitesse en rampant comme un lézard !

Comme Dracula, donc, Dio est un personnage qui surprend et inquiète par son comportement décalé, voire absurde. C’est aussi le cas dans Stardust Crusaders. Et on peut également penser à son avatar Diego dans Steel Ball Run, qui effraie Johnny en avalant une pierre, puis en buvant du café de manière bizarre ! Mais le côté dérangeant des poses est aussi très exploité dans Diamond Is Unbreakable, la partie du manga très inspirée par Stephen King.

Fonction n°3 des JoJo poses : L’érotisme ! L’influence de la mode et de la statuaire.

Les poses sont enfin un moyen (un prétexte ?) pour introduire de l’érotisme dans les images. L’auteur se dit inspiré par l’humanisme du XVIe siècle. Comme les artistes de cette époque, donc, il ne cherche pas seulement à représenter des personnages, mais aussi à mettre en valeur la beauté du corps humain. Cela fait partie de l’esthétique humaniste. Les deux parties du manga les plus célèbres pour leurs poses érotiques sont Battle Tendency et Golden Wind.

Pour ces poses, l’auteur a trois sources d’inspiration principales : le dessin de mode, la photographie de mode et bien sûr la statuaire de la Renaissance

A) La photographie de mode :

L’auteur s’inspire de photographies de magazines de mode (souvent le magazine Vogue) à la fois pour les poses et pour les vêtements des personnages. JoJo’s Bizarre Adventure est célèbre pour déconstruire les codes de genres car, dans les magazines de mode, les femmes sont souvent mises en scène de manière plus érotique que les hommes, or Araki s’inspire souvent de photographies de femmes pour ses personnages masculins. Pour les vêtements également, il distribue indifféremment des accessoires féminins à ses personnages, sans tenir compte de leur genre.

On ignore exactement les raisons qui l’ont conduit à ce style : certains y voient une lutte contre le sexisme et les codes de genres, d’autres un engagement LGBTQIA+-friendly. Mais la motivation la plus souvent évoquée reste celle de la pure recherche esthétique. Les trois raisons n’étant cependant pas incompatibles. Dans son dernier livre, Araki Hirohiko no shin-mangajutsu : Akuyaku no tsukurikata (2024), l’auteur explique qu’il a initialement développé ce style centré sur les poses pour se démarquer des autres mangaka, car on lui disait souvent qu’il dessinait mal. Dans la partie 5, il voulait dessiner des bishônen habillés avec fashion, pour représenter l’Italie. C’est vers cette époque qu’il a commencé à beaucoup s’inspirer de photographies de mode.

Style surchargé VS épuré

Ajoutons que certaines marques de haute couture l’intéressent plus particulièrement que d’autres. Frederico Anzalone a par exemple montré l’influence importante de la marque Moschino (au style très surchargé) dans la quatrième partie du manga. L’historienne de la mode Kaori Nakano évoque quant à elle des similitudes avec MiuMiu, Sonia Rykiel ou encore Jean-Paul Gaultier, en particulier dans la partie 8.

La mode japonaise traditionnelle privilégiant les vêtements amples au style épuré, les personnages d’Araki se démarquent par leurs costumes moulants et surchargés. Réciproquement, ils en viennent à inspirer le monde de la mode. Par exemple avec l’apparition d’un motif appelé « point Bucciarati« , en référence au costume d’un personnage de JoJo. Kaori Nakano souligne l’inventivité de certains costumes, qui mélangent des vêtements et accessoires de styles très différents sans se soucier savoir s’ils sont assortis.

Quelques poses inspirées de photographies :

Cette pose de Dio est inspirée d'une photographie de femme assise, vue en contre-plongée et vêtue tout en noir, qui met en avant ses chaussures à talon et regarde en l'air d'un air rêveur.
Sources : Photographie de Steven Meisel dans le magazine Vogue Italia / Roman Over Heaven (© Hirohiko Araki & LUCKY LAND COMMUNICATIONS / SHUEISHA). Tous droits réservés. Description : Ici, par exemple, il a repris non seulement la pose, mais aussi les chaussures à talons et le collier de la femme.
Cette pose de Gyro est inspirée d'une photographie où une femme se tient sur une jambe à la manière d'un flamant rose, pose son menton dans sa main et lance au public un regard enjôleur.
Sources : Steel Ball Run (t.18) (© Hirohiko Araki & LUCKY LAND COMMUNICATIONS / SHUEISHA) / Affiche publicitaire Giuseppe Zanotti maison de mode avec Anja Rubik en 2009. Tous droits réservés. Description : Ici, typiquement, il utilise la pose très sexy de la mannequin pour un personnage masculin. (En l’occurrence Gyro.)
Cette pose de Dio est inspirée de la photographie d'une femme blonde platine au rouge à lèvres sombre, qui tient une pomme à la main et regarde le public avec un regard de fauve.
Sources : Photographie de Marcus Piggott dans le magazine Vogue Paris/ Roman Over Heaven (© Hirohiko Araki & LUCKY LAND COMMUNICATIONS / SHUEISHA). Tous droits réservés. Description : Ici, il reprend la pose, mais aussi le rouge à lèvres.
La pose où Giorno a le visage très proche de celui de son stand vient d'une photographie où deux hommes avaient les visages presque collés.
Sources : JoJo’s Bizarre Adventure (© Hirohiko Araki & LUCKY LAND COMMUNICATIONS / SHUEISHA). / Photographie de Bruce Weber pour Versace. Tous droits réservés. Description : Ici, il s’inspire d’une photographie homoérotique.

B) Le dessin de mode :

Concernant les dessins de mode, Araki s’inspire principalement de deux artistes : Antonio Lopez et Tony Viramontes. Leur influence sur la série a été détaillée dans l’ouvrage JoJo’s Bizarre Adventure : Le diamant inclassable du manga de Frederico Anzalone (2019).

Pose qui évoque à première vue un mouvement de karaté, mais qui est en réalité inspirée d'un dessin de mode où un homme brandit sa main dans un mouvement saccadé.
Sources : Dessin d’Antonio Lopez / JoJo’s Bizarre Adventure (©Hirohiko Araki / SHUEISHA). Tous droits réservés. Description : On voit qu’il a repris non seulement la pose, mais aussi le chapeau et le gant. Araki s’inspire énormément de ce style de poses au début de sa série, probablement car elles peuvent être assimilée à des poses d’arts martiaux (par exemple le shuto en karate). Il dit s’être aussi inspiré de la couverture de l’album Heroes de David Bowie.

Pose où deux hommes sont dos à dos, collés l'un à l'autre. Dans une des versions, l'un des personnages tient une rose à la main.
Sources : Dessins d’Antonio Lopez / JoJo’s Bizarre Adventure (©Hirohiko Araki / SHUEISHA). Tous droits réservés. Description : L’image très célèbre de la première couverture du manga est également inspirée d’Antonio Lopez. L’auteur reprend des accessoires comme l’écharpe, ainsi que les motifs des vêtements.

Pose où trois personnages sont collés, dans une pose qui évoque une danse.
Sources : JoJo’s Bizarre Adventure (©Hirohiko Araki / SHUEISHA) / Dessin de Tony Viramontes. Tous droits réservés. Description : Ici, il s’inspire d’un dessin de Tony Viramontes, qui est célèbre pour ses personnages androgynes.

Pose très célèbre à connotation érotique, où Dio, le grand méchant de la série, est torse-nu, tourne le dos et lance un regard par dessus son épaule. Dans le dessin d'origine, le personnage était une femme coiffée d'un chapeau.
Sources : Dessin de Tony Viramontes / JoJo’s Bizarre Adventure (©Hirohiko Araki & LUCKY LAND COMMUNICATIONS / SHUEISHA). Tous droits réservés. Description : La pose de DIO dans Stardust Crusaders est, elle aussi, extrêmement célèbre !

Plusieurs poses célèbres où les personnages cachent en partie leurs visages derrière une main, se donnant ainsi un air mystérieux. L'un des personnages, Caesar, porte un croc-top très moulant, ce qui est resté caractéristique du style vestimentaire de la série.
Sources : JoJo’s Bizarre Adventure (©Hirohiko Araki / SHUEISHA) / Dessin de Tony Viramontes. Tous droits réservés. Description : La célèbre pose avec main devant le visage et déhanché, qui apparaît plusieurs fois dans le manga, vient également de Tony Viramontes. La pose de Dio, en bas, implique aussi une main devant le visage. Le croc-top que porte Caesar est souvent cité comme caractéristique du style vestimentaire de la série.

Des poses récurrentes :

Certaines poses empruntées à ces artistes ont été reprises plusieurs fois. Par exemple celle où un personnage cache son visage derrière sa main (image ci-dessus) est utilisée pour Caesar, Jonathan et Joseph. Étant immédiatement reconnaissable et facile à imiter, elle est restée très célèbre chez les fans de la série.

Autre exemple : la célèbre pose érotique entre Joseph et Caesar possède plusieurs variantes dans Phantom Blood, Diamond is Unbreakable et Golden Wind. Cependant, si cette pose a une connotation érotique dans Battle Tendency et Golden Wind, elle exploite plutôt la fonction du malaise (fonction n°2 de notre analyse, donc) lorsqu’elle est utilisée entre deux personnages qui ont un écart d’âge important.

Cette pose représente deux hommes collés l'un à l'autre qui semblent sur le point de s'embrasser. Elle a été copiée de nombreuses fois dans le manga : parfois entre des personnages qui ont une amitié très forte, voire romantique, parfois entre des personnages qui se connaissent à peine, et parfois même entre un tueur en série et un enfant !
Sources : Dessin d’Antonio Lopez / JoJo’s Bizarre Adventure (©Hirohiko Araki & LUCKY LAND COMMUNICATIONS / SHUEISHA). Tous droits réservés. Description : L’image d’origine et ses quatre versions dans le manga. Dans la version avec Kira, il reprend le regard inquiétant d’un des deux personnages pour exprimer une menace. Dans la version avec Zeppeli, il a visiblement cherché à atténuer l’érotisme de la pose et joue plutôt sur le côté absurde de la situation.

L’exotisme et la construction de l’univers :

Antonio Lopez a illustré en 1985 Les Mille et Une Nuits. Ses dessins ont énormément inspiré Araki pour certains costumes de Stardust Crusader, la partie du manga qui se déroule dans une Égypte moitié moderne, moitié mystique. Également pour les designs des personnages de Wan Chan dans Phantom Blood, Loggins et Messina dans Battle Tendency. Enfin, les tenues dénudées, les grandes boucles d’oreilles et les piercings ont sans doute beaucoup inspiré les designs des trois Hommes du Pilier.

Frederico Anzalone a aussi montré qu’Araki reprend involontairement des motifs traditionnels des Andes en recopiant les sortes de frises composées de triangles que l’on retrouve sur divers costumes, puis sur le bandeau de Caesar. La rencontre d’influences aussi diverses permet la construction d’un univers multiculturel rare pour un manga.

Des personnages mémorables :

Avoir des personnages qui posent comme des mannequins permet à l’auteur de les mettre en valeur, d’en faire en quelque sorte des stars. Le personnage reste plus facilement gravé dans l’esprit des lecteurs s’il apparaît avec une pose comique ou stylée, en tout cas originale et marquante. Ainsi, tous les personnages principaux (ou presque…) apparaissent en faisant une pose inédite, que les lecteurs leur associent par la suite. Bien sûr, l’imitation de dessins de mode permet aussi à l’auteur de se démarquer visuellement des autres artistes du Shônen Jump.

En début de série, on a une différence entre les personnages qui posent (Dio, puis Zeppeli, puis Jonathan. Jonathan ne se met à poser que lorsqu’il apprend à se battre, tandis que Joseph, Zeppeli ou Dio posent dès leur apparition) et ceux qui ne posent pas (par exemple George Joestar et Erina). En même temps qu’il y a une tombée (assez brutale) dans le fantastique au début de la série, il y a donc également une tombée progressive dans l’univers graphique de la mode. Les personnages « sans pose » sont considérés comme ancrés dans le monde réel et jugés inintéressants par les lecteurs.

Enfin, dans les parties du manga qui sont plus réalistes (comme la partie 4), les personnages mettent du temps à commencer à poser. Tandis que dans d’autres, ils posent dès les premières pages. Les poses reflètent ainsi le degré de fantastique, de « bizarrerie », de l’histoire.

L’influence sur le style de dessin et le design des personnages :

Le style de dessin d’Araki est connu pour être inspiré de celui du mangaka Tetsuo Hara, dessinateur de Hokuto no Ken (Ken le survivant). Mais certains détails rappellent aussi les deux illustrateurs de mode qu’il imite…

Caesar est blond, très beau, avec deux tâches foncées sous les yeux, comme l'un des mannequins qu'Antonio Lopez dessine. Will Zeppeli a des cheveux noirs bouclés, une petite moustache, un air un peu rieur et un type physique latino ou méditerranéen : il ressemble trait pour trait à l'autoportrait d'Antonio Lopez.
Sources : Dessins d’Antonio Lopez / JoJo’s Bizarre Adventure (©Hirohiko Araki / SHUEISHA). Tous droits réservés. Description : Les deux taches sous les yeux de Caesar sont inspirées d’illustrations d’Antonio Lopez. Et le design du Zeppeli original rappelle un autoportrait de l’artiste. (Araki dit aussi s’être inspiré de Salvador Dalí.) Will Anthonio Zeppeli et Caesar Anthonio Zeppeli tiennent d’ailleurs leur deuxième prénom d’Antonio Lopez.
Dessins de DIO dans Stardust Crusaders. La première case est un gros plan sur son visage, l'autre montre sa silhouette qui marche en se déhanchant comme dans un défilé de mode.
Sources : Dessins de Tony Viramontes / JoJo’s Bizarre Adventure (©Hirohiko Araki & LUCKY LAND COMMUNICATIONS / SHUEISHA). Tous droits réservés. Description : Les larges épaules et les déhanchés, les cheveux qui s’envolent et les visages très allongés, les gros sourcils et l’ombre autour des yeux, les grosses lèvres et la moue dédaigneuse… Ces éléments rappellent le style de Tony Viramontes.
Jotaro porte un uniforme noir d'étudiant japonais, avec une casquette. Mais cet uniforme est décoré d'une chaîne en or accrochées au col de sa veste. Cela rappelle un dessin de Tony Viramontes d'un personnage qui porte lui aussi une casquette noire et des chaînes.
Sources : Dessin de Tony Viramontes / JoJo’s Bizarre Adventure (©Hirohiko Araki & LUCKY LAND COMMUNICATIONS / SHUEISHA). Tous droits réservés. Description : On ignore s’il s’agit d’une véritable référence, mais la tenue de Jôtarô (avec casquette et chaînes) est très similaire à cette image.

La mode dans JoJo :

Ces illustrations peuvent aussi influer sur les costumes des personnages. Dans ses dessins, Tony Viramontes met particulièrement en valeur les mains et les lèvres des personnages. La fameuse pose de la main devant le visage a d’ailleurs pour utilité première de présenter un gant. Ainsi, Araki dessine lui aussi beaucoup de personnages qui portent des gants ou du rouge à lèvres. Mais l’idée du maquillage peut aussi provenir de l’univers de la musique rock et du metal, dont Araki s’inspire également.

Enfin, ses personnages peuvent porter plusieurs tenues différentes au cours de l’histoire, ce qui est rare dans la bande dessinée et plus encore le manga shônen. Les auteurs considèrent souvent que le costume fait partie intégrante du design du personnage, qui doit donc porter la même tenue tout au long de l’histoire ! Mais dans JoJo, si certains personnages comme Jôtarô (ci-dessus) ont plus ou moins un costume attitré, d’autres comme Dio, Jonathan, Joseph et Caesar changent de tenue presque à chaque scène. Ce qui permet à l’auteur de dessiner des vêtements plus variés, à l’instar d’un illustrateur de mode.

C) La statuaire de la Renaissance :

Araki s’inspire de manière générale de la torsion des corps dans la statuaire de la Renaissance italienne, celle d’artistes comme Michel-Ange et Le Bernin. Plus rarement, il lui arrive de reproduire à l’identique des poses de statues. C’est le cas par exemple dans Rohan au Louvre où, en bon touriste, le personnage imite la pose de la statue L’esclave mourant de Michel-Ange conservée dans le musée. On peut aussi en voir une réplique à la station de métro Louvre Rivoli. Enfin, les statues peuvent aussi l’inspirer pour les designs des personnages. Le personnage de Giorno, notamment, serait inspiré du David de Michel-Ange.

Pose langoureuse et érotique. La statue de Michel-Ange était nue, mais Araki a dessiné un personnage habillé !
Sources : Photographie de « L’esclave mourant » (© 2012 Musée du Louvre, Dist. GrandPalaisRmn / Raphaël Chipault.) / Rohan au Louvre (© Hirohiko Araki & LUCKY LAND COMMUNICATIONS / SHUEISHA). Tous droits réservés.

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Bibliographie :

ANZALONE Frederico, JoJo’s Bizarre Adventure. Le diamant inclassable du manga, Toulouse, Third Editions, 2019.

ARAKI Hirohiko, JoJoveller, Tôkyô, Shûeisha, 2014.

ARAKI Hirohiko, Manga in Theory and Practice. The craft of creating manga, San Francisco, VIZ Media, 2017. Traduction anglaise de Nathan A. Collins.

ARAKI Hirohiko, Araki Hirohiko no shin-mangajutsu : Akuyaku no tsukurikata [Les nouvelles techniques de manga de Hirohiko Araki : Comment créer des méchants, non-traduit], Tôkyô, Shûeisha, 2024.

CARANICAS Paul, Antonio’s People, Londres, Thames & Hudson, 2004.

DÜRRENMATT Jacques, Bande dessinée et littérature, Paris, Classiques Garnier, 2013.

LOPEZ Antonio, Antonio’s Tales from the Thousand and One Nights, New York, Stewart, Tabori & Chang, 1985.

NAKANO Kaori, « Mode et tendance chez les personnages de Hirohiko Araki », JoJo Magazine, N°1, Paris, Delcourt, 2024. Traduction française de Guillaume Thomas.

RHYS-MORGAN Dean, Bold, beautiful and damn : The world of 1980s fashion illustrator Tony Viramontes, Londres, Laurence King Publishing Ltd, 2013.

TILLON Fabien, Culture Manga, Paris, Nouveau Monde Éditions, 2020.

Sitographie :

Références culturelles dans JoJo’s Bizarre Adventure | Wiki Jojo’s Bizarre Encyclopédie | Fandom

Reference Gallery — JoJo’s Bizarre Encyclopedia – JoJo Wiki

kabuki21.com

La Haute Couture selon Hirohiko Araki – Blog Graine de Photographe

Essai sur les masculinités queer dans JoJo’s Bizarre Adventure | by Arthur | Medium


Umeboshi : prune japonaise séchée et amer

Rédigé par Umeboshi

Rédactrice, Relectrice SEO, Community Manager, enfant prodige, passionnée d’univers gothiques, mangaphile, parle le japonais couramment, a rédigé une thèse de 80 pages sur JoJo’s Bizarre Adventure.

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